Baiser de la Saint-Valentin, gay ou lesbien !

17 février 2010

Baiser de la Saint-Valentin, gay ou lesbien !

Bonjour les p'tits loups,

On aurait voulu que tout ce petit monde se fasse tabasser qu’On n’aurait pas agi autrement … et pour la police, répondre qu’elle n’est pas en mesure de faire la sécurité lorsqu’il y a risque de débordements alors qu’elle est averti d’un évènement susceptible de créer des échauffourées …. quand à côté de cela, dans un ciné on envoie des policiers pour une dame qui rentre dans la salle avec chips et coca, que ceux-ci vérifient son identité … qui défend-on ; qui laisse-t-on agresser ? N’y a-t-il pas là deux poids … deux mesures ? Un kiss-in installé Saint-Michel et quelques uns des participants se comportant élégamment en s’embrassant comme le ferait toute personne amoureuse de son aimant, d’un baiser fugace mais seyant se voulant touchant à l’occasion de la Saint-Valentin ; un baiser subjugué par un autre baiser, se déplaçant dans l’espace et le temps pour finir à Notre-Dame afin de se poser tendrement sur la bouche ou sur la joue de l’ami-e, de l’amant-e, Qu’y a-t-il là de choquant …. à voir un papillon se poser sur une fleur ? Ces embrassades qui n’ont rien de ruades ont duré ce que dure l’éphémère, sacré malgré tout pour certains en ce jour de la Saint-Valentin ! Les fugaces baisers ranimant la flamme de quelques âmes en mal de bisous … ils furent quelques uns à suivre le parcours pour se rendre sur ce parvis où croient-on naissent les miracles. Hélas, le prodige n’a pas eu lieu d’autant que c’est mal connaître l’intransigeant puritain, papal citoyen, planqué comme un vaurien en attendant le baiser gay ou lesbien apparaître sur le parvis, se ruer puis s’abattre sur lui, le punir pour avoir bravé la cause des bien-pensants et leur intégrisme redoutable, faisant d’eux des malfaisants ! Nombre de gens étaient là, hétérosexuels et homosexuels, à se donner le baiser universel … et de l’autre côté, des violents mais qui eux, iront au ciel ! Des prêcheurs de l’amour qu’ils prônent chaque jour mais qu’ils interdisent à l’homosexuel, poète et troubadour, humain comme lui et comme lui citoyen !
Bien à vous les p’tits loups.

Samie Louve.

N'embrasse pas qui veut devant Notre-Dame de Paris
Ce dimanche après-midi, se tenait à Paris le quatrième Kiss-In (baisers en public). Organisé par deux étudiants depuis quelques mois, il avait d'abord été prévu qu'il se tienne sur le parvis de Notre-Dame. Il avait été déplacé à la Place Saint-Michel suite à des menaces et des insultes diffusées sur des sites de catholiques intégristes.

Ce dimanche les voilà donc environ 500 jeunes et moins jeunes, place Saint Michel à s'embrasser, entre garçons, entre filles, entre garçons et filles. Homo, bi, hétéro. Tout ce joyeux monde se sourit, se marre, en toute insouciance. Les passants sont surpris mais bienveillants. Les photographes photographient. Une joyeuse Saint Valentin.

Au bout des cinq minutes de baisers, des petits groupes se dirigent vers le parvis de Notre-Dame. En tout une petite cinquantaine de personnes s'y retrouvent. Un coup de sifflet pour lancer les baisers et là tout s'enchaîne.

Habeus papam

Je n'ai pas très bien compris ce qui s'est passé. Des hommes ont surgi pour se jeter sur les couples principalement féminins s'embrassant. La violence est inouïe, sortie de nulle part. Deux jeunes femmes sont à terre. N'embrassant personne, j'ai quand même droit à un grand coup de pied. Une journaliste de France Info est bousculée en pleine interview d'un jeune homosexuel. La réalisatrice Emilie Jouvet est heurtée par un casque de moto. Une autre femme prend un coup de poing.

La foule d'environ 200 intégristes (à ne pas confondre avec les catholiques) éructe des slogans aussi divers qu'incompréhensibles. Le seul que je comprends : « Habemus Papam » (Nous avons un pape, en latin).

La police interpelle quatre des agresseurs, puis elle fait sortir du parvis la cinquantaine d'homosexuels qui scandaient « Y'en a assez, assez, assez de cette société qui ne respecte pas les gouines, les trans et les pédés. »

Après coup, Nicolas, chrétien et militant contre l'homophobie me dit :

« On ne peut pas continuer à considérer que l'exercice de nos droits les plus stricts de citoyens français sont des “provocations inutiles”. Porter une jupe courte devant une Mosquée n'est pas une provocation, manger un kébab devant une synagogue non plus et s'embrasser devant une cathédrale encore moins ! J'ai honte pour mes frères et soeurs chrétiens. »

Certaines des personnes qui furent attaquées ont décidé de porter plainte pour violence et insultes à caractère homophobe.

Je terminerai par une phrase de ma grand-mère catholique pratiquante depuis toujours chez qui j'ai fini mon après midi, « je suis triste pour eux, mais que veux tu, Audiard avait raison, “les cons ça ose tout et c'est même à ça qu'on les reconnaît”
source : Par De Romilly pour Rue 89