Songes ...
Assise sur un reflet d’argent que me confie l’astre de la nuit en miroitant sur mon esprit, je soupire en regardant le ciel baigné de sa douce clarté. Appuyée sur lui comme sur la margelle où défile ma vie, je me laisse draper à mon tour de sa soyeuse présence, en espérant de cette brillance qu’elle me mène de l’autre côté du miroir, que je traverse sans craindre des nébulosités qu’elles assaillent mes pensées. Dans ce halo de beautés où bercent mon présent et avec lui mon passé, je souris avec envie à celle qui s’éclipse lorsque le jour pousse sur la nuit en prenant son envol. Pour l’avoir déjà vue dans les songes où je me plonge l’obscurité venue, je sais qu’elle s’étoile dans le ciel pour m’éclairer sur terre où elle brille en reflétant sur moi de bien tendres émois. Ephémères puisqu’ils ne sont que lumières traversant l’étrange atmosphère, elle-même si légère que mon âme se laisse aller aux délicates manières de la belle messagère. Comme il est doux pour moi de me rendre à ces tressaillements heureux, découvrir ses lueurs qui font battre mon cœur et me nourrir à ses sentiments singuliers qui se répandent sur mon corps pour m’envahir lorsque le jour s’endort. Je ne résiste pas à l’attente de ses doigts effleurant ma chair qui n’existe pas, à ses lèvres absentes qui se lient à moi comme une image sur les yeux, à son sourire qui s’émeut lorsque la Lune est bleue ou que je n’y suis pas, à l’émotion de sa voix, passagère de ces lieux où l’on dit que le langage est celui des amoureux.
Mon rêve tout entier m’enveloppait dans ce mystérieux endroit où je crois logent les fées, mais aussi les étoiles qui ont fait vœu de s’aimer sans se toucher.
Je vous dédie ce conte les p’tits loups, de fées ou d’étoiles mais pour tous les amoureux.
Samie Louve