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"Lez-La-Meute" (tranquille)
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30 novembre 2005

Deux enfants....

loups03Bonjour les p'tits loups,

Je me promenais avec quelques amis cette nuit là sur un grand boulevard de cette ville située quelque part en Europe. Le temps paraissait suspendu à son heure tardive et pourtant les rues de cette grande agglomération étaient peuplées de joyeux drilles, femmes ou hommes, tous désirant se réconcilier avec la vie et faire échange de cette convivialité qui nous est chère. Mais plus que se divertir, chacun à sa manière souhaitait oublier le stress d‘une semaine de dur labeur. Comme partout dans le monde à l‘approche des fêtes de fin d‘année, celle-ci avait revêtu sa tenue d‘apparrat. L‘heure tardive et le grand froid qui s‘y était installé n‘empêchait pas les jeunes et ceux qui l‘étaient moins, les amoureux de la nuit en tout cas, d‘errer simplement, bras dessus, bras dessous, baguenaudant pour laisser traîner leur humeur au gré du vent parfois mauvais qui soufflait ce soir là plus qu‘à son habitude sans faire bouger une once de neige déposée sur les toits ou les arbres alentours.
Dans cette région propice à l‘enneigement, le froid ayant tôt fait de s‘installer et avec lui cette glaciale mais néanmoins gracieuse parure qui nous fait tant rêver à l‘approche des fêtes de fin d‘année, ne réside aucun hivernant, si ce n‘est les animaux de la ferme et les très vieilles gens. Toujours est-il qu‘il ne me semblait guère être une étrangère en ces lieux ce week-end là tant les êtres que je cotôyais n‘avaient qu‘une idée en tête, rire et faire la fête... décidément pensais-je, le rire comme les pleurs sont universels et il n‘est guère besoin de ce point de vue là d‘une grande habileté dans le domaine du language pour partager les mêmes centres d‘intérêt.
Les clubs n‘acceuillant leur clientèle que tard, soit après 22 heures, et notre envie de bouger se faisant fortement ressentir, nous décidâmes mes amis et moi, en ce milieu de la nuit et après nous être restaurés, de nous rendre dans l‘un d‘entre eux dont on nous avait fait l‘éloge pour son cadre et son accueil chaleureux mais également conseillé pour sa musique tout ce qu‘íl y a de plus tendance. Mais ce qui nous avait plus que tout décidé à nous y rendre, fut l‘exceptionnelle attraction qui devait s‘y dérouler. Deux jeunes gens, l‘un d‘à peine douze ans et demi, l‘autre quinze et qui allaient nous faire partager leur talent. Il y avait foule à l‘entrée de cette boîte à la mode pour cette circonstance et il me semblait que tous nous nous y étions donné rendez-vous tant nous étions nombreux à faire la queue avant de pouvoir y pénétrer. Nous étions les uns contre les autres, serrés mais le coeur léger à attendre ce moment qui nous verrait enfin nous débarasser de l‘ardeur qui nous pesait et de cet empressement à écouter jouer ces jeunes inconnus.
Les salles étaient combles et inutile de vouloir poser ses fesses sur un quelconque siège ou sofa, nous étions condamnés à rester debouts, la musique battait à tout va dans nos coeurs et nos tympans, nous souriions à son rythme assourdissant, heureux enfin de pouvoir apprécier l‘endroit. J‘aperçus proche de la piste de danse, les instruments qui serviraient aux jeunes musiciens, ils étaient sans doute depuis un grand moment installés et n‘attendaient plus que leurs virtuoses possesseurs pour livrer d‘eux ce qu‘ils avaient de plus précieux ... leurs notes, que des doigts et des mains habiles feraient surgir de leur instrumentale hérédité.
Il ne fallut pas plus d‘un quart d‘heure au propriétaire des lieux pour nous annoncer l‘arrivée des deux petits prodiges qui s‘installèrent aussitôt. Le plus âgé s‘assit devant sa batterie, se posa le plus confortablement possible, quant au plus jeune lui, il s‘empara de sa guitare rutilante posée sur le sol et après l‘avoir soigneusement ajustée à sa taille et sur son épaule, se tourna brièvement vers son percussioniste de frère, lui fit un signe de la tête puis s‘adressant au responsable de la sono, lui signifia dans un clin d‘oeil qu‘ils étaient prêts tous deux à entamer leur concert.
La piste était vide lorsque les deux gamins entamèrent leur tout premier morceau, guitare solo pour le plus jeune et ses deux mains expertes pour la guider, s‘éxécuter et faire sortir de son âme l‘extase ou le charme, la force ou les larmes, que lui-même avait emprisonné pour un temps dans son jeune corps d‘enfant afin de l‘accompagner dans cette équivalence des sens que l‘artiste ferait synthétiquement mais non moins artistiquement surgir de son coeur pour le faire exploser et retentir à la face d‘un monde qui peu à peu lui appartenait. En peu de temps, ces magiciens de l‘osmose rassemblèrent autour d‘eux une masse informe d‘êtres vivants, subjuguée et qui frappait dans ses mains sans se lasser, criant et accompagnant dans leur joute avec leurs instruments ces deux merveilleux garçons (que leur parents accompagnaient) qui offraient ce qu‘ils avaient de plus noble en eux... cet accord parfait qui nous lie les uns aux autres sans la moindre distinction, majeur ou mineur, en la ou en ré, sans accent ou avec, pincé, coulé ou mordant ... mais bien vivant.

Ce soir là, j'assistais à la naissance de deux étoiles, qui sans la moindre façon et le plus naturellement du monde se paraient pour nous illuminer d'ici à quelques mois dans un ciel déjà bien éclairé.
N‘oubliez pas leur nom: The Snorts

Une merveilleuse journée à vous les p‘tits loups.

Samie Louvejaime_loups5

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