Que la Montagne est belle...

Bonsoir les p'tits loups,

La montagne m'a reçue aujourd'hui, élégante comme à chacune de mes visites, m’accueillant à ciel ouvert, verdoyante et chatoyante comme à l'accoutumée, je me laissais guider tout au long de ma promenade dominicale. Vêtue de fougeraies à pertes de vue, sur ses pentes boisées jusqu’à ses flancs d’où je me délectais de la senteur de ses prés où sa flore pavoisait. Elle m’entraînait tout le long de son gave, ruisselant à peine faute de sa précieuse eau en cet été très réchauffé. Je la suivais par les sentiers prédécoupés, de clairières en barres rocheuses où parfois je m’asseyais, histoire de prendre de sa beauté pour qu’elle m’en imprègne  les yeux. J’allais ainsi doucement jusqu’à l’un de ces cols afin de repérer le prochain sommet que bientôt j’atteindrais. Là, ma vue se perdait, j’étais dans une telle admiration que j’en avais le souffle coupé. Quand je vous dis les p’tits loups que la Nature est belle… exubérante et odorante, où chaque fleurs se dressaient fièrement sur mon passage, elles n’étaient nullement sauvages. La montagne vibrait sous chacun de mes pas, grossie de ses ronds de sorcière où l’herbe grasse pousse en abondance, modelée ou bosselée par le piétinement du troupeau épars qui broute mollement en attendant sa prochaine rumination. Les marécages qu’il avait piétiné se gonflaient de noirceur par endroits, empruntée à la terre qui vomissait presque une sorte de rancœur. Seuls endroits que l’homme civilisé ne traversera pas, car ils sont la sueur dont la terre regorge lorsqu’ils sont trop humidifiés. J’allais ainsi de sa vallée, des pentes d’herbe sous les crêtes à son sommet tendrement mamelonnée, me reposer, tandis que les clarines me tintaient aux oreilles accompagnant simplement mes pensées, mes rêves de bonheur !

Quelques amas de nuées blanches se trouvaient là, juste au-dessus de moi, elles étaient proches enfin, je les aurais touchées du doigt, je dominais cette vallée que j’admirais et je la respirais comme je te respire toi… !!!!

Bonne nuitée à vous les p’tits loups.

Samie Louve