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"Lez-La-Meute" (tranquille)
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20 février 2009

Carpe Diem (Horace)

2252777700050443493NMlBQP_phBonjour les p'tits loups,

Si l’on me demande qu’elle est cette école que j’aimais à fréquenter, je répondrai que l’école buissonnière est celle qui demeure chère à mon cœur. En effet, rêver les yeux au ciel, au bord des ruisseaux ou des rivières, allongée sur cette terre hospitalière qui me vit naître, un brin d’herbe entre les dents, observatrice du temps et de chacune des dimensions qu’il me permettait d’observer ; de ses parfums que mon humeur tentait d’identifier aux bruits environnants suscitant mon intérêt et mon admiration et pour lesquels je me passionnais, est un souvenir précieusement figé dans ma mémoire. En me laissant porter par ce qui me semblait être un art de vivre, j’abandonnais crayons et cahiers afin de me réfugier dans l’instant présent, passé à me bercer d’illusions et de poésies dédiées à cette existence qui m’entourait.  Bien évidemment, je n’abusais pas de cette école de la vie qui pour moi était le paradis et je la pratiquais avec parcimonie. En vérité, la nature me donnait tant de matières à étudier, tant de possibilités de m’évader qu’il me suffisait de le décider pour fuir le monde que l’on m’infligeait et dans lequel je me sentais prisonnière. bien sûr, j’eus à souffrir de ces fugues à répétition qui déplaisaient à mon entourage… en me contentant du seul bagage que la nature m’offrait d’admirer, je passais à côté de bien d’autres révélations dont je pourrai tirer avantage me disait-il, dans un avenir qui me semblait si lointain. Aujourd’hui, lorsque je me reporte des années en arrière, des années extraordinaires, je me dis que j’avais bien de la chance, car après avoir fait pénitence et rattrapé bien des retards, tout rentrait dans l’ordre et la vie continuait sans que qui que ce soit, sinon les miens n’aient réellement le droit d’entraver le cours de mon destin. La rigueur existait mais elle n’avait pas ce poids que nous lui donnons aujourd’hui…  elle s’appelait sévérité certes, punitions de tous ordres qui allaient du bonnet d’âne sur la tête, avec mise au coin pour l’exemple, le dos face aux petits camarades qui se délectaient de me voir ainsi mise à l’écart, ce qui fait dire des absents qu’ils ont toujours tort ! Oui, de multiples façons existaient pour me faire entendre raison afin que je ne déroge plus à cette règle élémentaire qui veut que nous ne brillions plus par nos absences mais bien par notre présence en des lieux où nous pouvons donner libre cours à notre science.
Mon seul tort était d’être cette minorité absente d’une classe où la plupart de mes petits camarades, présents et bien visibles eux passaient le plus souvent inaperçus, faute de réelle assiduité …  Je ne regrette aucunement ces exodes qui me voyaient m’exiler vers cet ailleurs que mon cœur me dictait. L’école ne vaut-elle pas que nous l’honorions parfois de notre absence afin d’apprécier sa présence à nos côtés.
Cette entrée en matière personnelle afin de sinon comparer, du moins jauger les moyens employés de nos jours consistant à mettre en place des solutions de rigueur qui ne font pas toujours le bonheur des jeunes écoliers ou étudiants en mal de rêver. S’il est vrai que les temps changent et avec eux, les sociétés ; s’il est vrai que les règles doivent être respectées en tous temps … il n’y a pas lieu d’installer comme cela se fait désormais, des mesures d’austérité telles qu’elles inspirent le ressentiment dans le cœur des enfants et de leurs parents. Bien sûr des lacunes existent et elles doivent être comblées pour aider les mères ou les parents, souffrant trop souvent de préjugés ou de précarité, parfois les deux, des parents absents et qui, faute de moyens délaissent l’éducation de leurs enfants … mais cela donne-t-il le droit aux gouvernants d’employer des mesures drastiques et ce faisant faire accepter sa politique.
Une ode au présent telle qu’il me fut permis de l’apprécier … qu’en est-il aujourd’hui.

Carpe diem à vous les p’tits loups de partout …

Samie Louve.

Beau_Louveteau

Le gouvernement envoie les gendarmes à l’école pour effectuer de force ses évaluations bidon
Encore un pas vers l’État policier.

Pour justifier leurs contre-réformes scélérates de l’Éducation nationale, les fourbes qui nous gouvernent ont imaginé de faire passer aux élèves de CM2 des évaluations qualifiées par le ministre Xavier Darcos de "objectives, régulières, transparentes", afin de "disposer d’indicateurs fiables des acquis des élèves pour mieux piloter le système éducatif". L’astuce est de les interroger en janvier, du 19 au 23, sur des contenus qui ne seront acquis qu’au terme de l’année scolaire, soit en juin ! Les résultats vont forcément en pâtir et ces mauvaises évaluations serviront de commode prétexte à poursuivre la casse du système éducatif français, qui sera à leur aune jugé comme insuffisamment performant. Naturellement, cette démarche hypocrite a alimenté de légitimes contestations, comme le résume L’Humanité : "l’obsession de l’évaluation rencontre de nombreuses réticences, voire une farouche opposition de tous côtés : instituteurs et directeurs d’école mais aussi parents d’élèves et élus locaux. (...) nombreux sont les professeurs et parents d’élèves à avoir empêché la bonne tenue des épreuves. Seule la méthode varie. À Toulouse et dans le sud de la Haute-Garonne, huit écoles ont été occupées et bloquées vendredi par des parents d’élèves pour ne pas diffuser les évaluations aux élèves de CM2. D’autres, comme à Saint-Ouen-l’Aumône (Val-d’Oise), se sont rendus en classe avec les élèves pour confisquer les carnets d’évaluations distribués par les instituteurs".
Dans l’Hérault, particulièrement mobilisé contre l’entourloupe, sont intervenus des invités surprise : les gendarmes ! "Lors d’une réunion tenue vendredi 16 janvier à Gignac, l’inspectrice de la circonscription avait convié maîtres du CM2 et directeurs d’école à récupérer les livrets d’évaluation. Parents d’élèves et élus s’étaient invités. La réponse de l’inspecteur d’académie : l’envoi de huit gendarmes", raconte L’Humanité, qui convoque le témoignage de Gérard Cabello, maire communiste de Montarnaud, présent lors de cette manifestation, qui révèle avoir déjà reçu trois visites des gendarmes en deux mois : "La première, c’était avant les vacances de Noël. Ils sont intervenus car les parents d’élèves avaient apposé une banderole sur les grilles de l’école. Les deuxième et troisième fois, ils sont venus début janvier, le matin et le soir, pour enlever une banderole «  Sauvons les RASED  » et «  Non à la fermeture d’une classe  ». Je les ai interpellés pour leur dire que j’aurais été ravi de les voir plutôt sur des missions de sécurité. Par la suite, j’ai eu la confirmation qu’ils étaient en mission de renseignement."

Ajoutons à cela, après la descente musclée de gendarmes avec chiens anti-drogue que nous dénoncions le 26 novembre dernier, deux nouvelles affaires similaires. À Vendres, dans l’Hérault, le 15 décembre, avec comme témoin le chanteur Daniel Guichard, venu déposer ses deux derniers enfants au collège, qui en avait été particulièrement choqué : "On ne peut pas accepter que des enfants qui n’ont rien à se reprocher soient ainsi collés contre le mur. Qu’on les fasse descendre en file indienne des bus et qu’on les expose ainsi aux chiens. Et le pire, c’est que de telles pratiques puissent être finalement banalisées", s’est-il indigné dans La Dépêche. Rebelote le 10 février devant un collège d’Arthez-de-Béarn, dans les Pyrénées-Atlantiques, à nouveau à la sortie du bus. Le syndicat enseignant SNES dénonce des "procédés inadmissibles". Le procureur de Pau, Éric Maurel, s’est par contre félicité : "Cette opération s’est très bien passée, sans incident particulier", ajoutant qu’il s’agissait, selon lui, d’une "opération de prévention" (sic). À Vendres comme à Arthez, aucune drogue n’a été trouvée.

Pourtant, après l’affaire de Marciac en novembre, Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur, avait envoyé une circulaire aux préfets, expliquant qu’il ne fallait pas confondre les actions de prévention "pertinentes et efficaces" et "des opérations de contrôle entrant dans un cadre judiciaire, sous l’autorité du procureur". Exactement ce que vient de faire celui de Pau ! Xavier Darcos s’était lui aussi (soi-disant) ému, s’affirmant "étonné des conditions dans lesquelles des forces de gendarmerie ont pu pénétrer dans un établissement scolaire accompagnées de chiens dressés à la recherche de stupéfiants. Il existe, dans la quasi-totalité des départements, comme dans le Gers depuis 2006, des conventions de partenariat entre les ministères de la Justice, de l’Intérieur et de l’Éducation nationale permettant de concilier l’efficacité de l’action judiciaire et le respect de l’intégrité des établissements scolaires où la pédagogie préventive est à l’œuvre quotidiennement." Simple posture devant l’émotion soulevée dans l’opinion par ce genre d’intervention ? Toujours est-il que les gendarmes ne pénètrent plus dans les établissements, mais alignent les élèves contre un mur à la sortie du bus. Est-ce un progrès ? Il flotte décidément une drôle d’odeur d’État policier sur la Sarkozie.

Mise à jour  : Un syndicaliste proteste officiellement

Monsieur l’Inspecteur d’Académie de l’Hérault,

Directeur des services départementaux de l’Education nationale,

Objet : interventions des services de gendarmerie dans certaines
écoles de l’Hérault.

Monsieur,

En ma qualité de secrétaire départemental du SNUipp 34, je souhaite attirer votre attention sur les faits suivants : le jeudi 22 janvier, les gendarmes sont passés vers 9H30 à l’école de Brignac (circonscription de Lodève) pour vérifier « si tout se passait bien  » ; le lundi soir 19 janvier, un gendarme s’est présenté à l’école de Jonquières (circonscription de Lodève) pour savoir s’il n’y avait pas « de troubles à l’ordre public » ; durant toute la semaine du 19 au 23 janvier, coup de fil tous les matins à l’école de Jonquières de la gendarmerie de Gignac pour savoir « si tout allait bien » ; le jeudi 22 janvier, deux gendarmes sont entrés dans la cour de l’école Georges Brassens de Paulhan (circonscription de Lodève), entre 8H35 et 8H45. Ils ont relevé qu’il y avait des banderoles sur la clôture et demandé si les enseignants n’étaient pas gênés par des parents qui occuperaient éventuellement l’école (ce qui n’était pas le cas). Ils voulaient savoir si les évaluations CM2 se déroulaient dans des conditions normales ; le jeudi 29 janvier, jour de grève dans l’Education nationale, deux gendarmes se sont présentés à l’école Mario Roustan de Mauguio (circonscription de Lattes) pour demander aux enseignants non grévistes de leur donner le nombre de grévistes sur l’école. Devant le refus ferme de nos collègues, ils ont insisté arguant qu’ailleurs « on leur avait donné le renseignement ».
Au nom des enseignants de l’Hérault, le SNUipp élève la plus vigoureuse protestation contre de telles démarches que rien ne saurait justifier. L’ordre public n’étant nullement menacé dans les écoles mentionnées ci-dessus, pas plus que dans les autres d’ailleurs, le SNUipp vous demande instamment une explication et une clarification sur le cadre de telles interventions. Les services de gendarmerie mis en cause dans les faits relatés plus haut ont-ils agi à la demande de vous-même, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, de Messieurs les Inspecteurs des circonscriptions concernées, du Préfet de l’Hérault ? Doit-on considérer désormais que de telles démarches, inédites dans nos écoles jusqu’à présent, entrent dans les nouvelles prérogatives de la gendarmerie, liées au rapprochement de la gendarmerie nationale et de la police nationale au sein du même Ministère, celui de l’Intérieur ?

Vous comprendrez aisément, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, que de telles initiatives ont suscité une profonde indignation parmi les enseignants et les parents d’élèves, légitimement mobilisés depuis plusieurs semaines contre une politique ministérielle qui porte gravement atteinte à l’école publique et à l’avenir des enfants qu’elle a la responsabilité d’instruire.
Je vous demande donc, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, de faire toute la lumière sur les faits rapportés et de prendre les dispositions nécessaires pour que de telles pratiques ne se
reproduisent plus. Nos écoles aspirent à fonctionner dans un climat de sérénité, de respect du travail des enseignants, des élèves et des initiatives de coopération et d’action constructives entre enseignants et parents, hors de toutes pressions, intimidations, quels qu’en soient les instigateurs.

Nos collègues enseignants, les parents élèves, indignés par ce qui s’est passé, attendent eux aussi des réponses claires et précises sur les faits que je vous ai exposés.

Persuadé de l’attention que vous ne manquerez pas de porter à notre demande et dans l’attente de vous lire, je vous prie de croire, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, à notre profond et sincère attachement au service public, laïque de l’Education nationale.

Pour le SNUipp/FSU 34,

Joël Vezinhet, secrétaire départemental

source : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=51582

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