Ah la belle vie ...

Bonjour les p'tits loups,

La nature nous offre toujours ce qu’elle a de magnifique à observer… et pour peu que nous ouvrions les yeux ou l’écoutions comme il se doit … nous en ressortons ravis et émus… comme je le suis en ce moment ! Je puis dire qu’à diverses reprises j’ai assisté à la naissance d’oisillons dans ma tanière où les animaux il faut bien le dire, tiennent une place prépondérante. Chaque année j’ai ce bonheur de suivre avec une grande tendresse chacune des naissances et lorsque l’heure est venue pour eux de partir, prendre l’air ailleurs, c’est avec la même émotion que je les revois reprendre leur place sous mon toit le printemps venu, un toit devenu le leur avec le temps ! Je rends grâce à la vie de m’avoir permis d’assister à ces petites joies mais si intenses. Je n’ai de cesse d’être éblouie en allant à la découverte de ce monde merveilleux qu’est celui de l’animal. Des oiseaux aux mammifères, ceux que l’on dit petits à ceux plus corpulents et que nous voulons sauvages, à l’insecte distrait et bienveillant, à celui qui nuit soi-disant, aucun ne m’a laissée indifférente et je peux dire que je me suis souvent construite auprès d’eux… Tout ce petit monde grouille autour de moi pour apporter à ma vie cet éclair de joie qui aujourd’hui encore luit dans mes yeux. Qu’ils soient rampants, volants, épineux, hermaphrodites, félins, aboyeurs ou fouisseurs à celle ou celui qui coasse, à ces jolies demoiselles que sont les chauves-souris …  tous les animaux de ma prairie sont accueillants et attrayants. Pas un ne détruit la moindre parcelle de terre ou de bois qui m’entoure et s’ils se nourrissent parfois en se délectant des quelques espèces de floraisons qui me sont chères, peu importe, ils sont là, ils existent et cela est la chose qui importe vraiment pour moi. Pas question en tout cas de me servir d’herbicides ou autres poisons qui sont légions pour faire fuir le plus petit animal, tous mes hôtes, installés autour ou dans ma chaumière, eux que je chasse de décente manière. Il fait bon vivre en ce lieu où chaque espèce respecte l’autre et se côtoie sans grande intrusion et sans le moindre bobo.

Mais revenons à "mes" oiseaux.

C’est ainsi qu’aujourd’hui j’ai assisté au tout premier vol de bébés hirondelles, effectué avec les deux parents. Après avoir été couvés et nourris par une maman soucieuse de leur appétit, je les découvre enfin sorties du nid. Elles sont au nombre de trois, trois magnifiques oiselles et/ou oisillons qui maladroitement tentent de suivre le vol de leurs parents. Malhabilement dans un premier temps, je les regarde suivre l’un ou l’autre des parents, les appellant à faire cet envol qui, de quelques centimètres s’élargit peu à peu pour atteindre une grande distance pour eux. Ils piaillent dans cette euphorie enfantine qui fait plaisir à entendre et c’est un spectacle très émouvant que de les voir encore hésitants mais si prompts à se jeter dans le vide et se laisser porter par le vent, lourd aujourd’hui, mais si caressant sous leurs ailes encore frêles et peu développées. Dans cet univers qui est le leur, ils me semblent si légers, soulevés ou transportés par cette sorte de magie qui vient du ciel. Quelques arrêts en chemin, dans la liesse et l'ivresse que leur procure sans doute le bonheur de vivre… une allégresse que je partage avec eux cinq lorsqu’ils rasent mon être de leurs gracieux effleurements.
Une demi-heure à se laisser porter ainsi par la joie de vivre dans un ballet aérien radieux et les revoilà dans le nid douillet qui leur fut préparé … J’imagine que demain ils retourneront à la conquête de ce ciel qui dans quelques mois les verra partir au loin, dans de lointaines contrées où mon cœur vaque déjà !

Que la journée vous soit douce les p’tits loups, avec ce récit, comme elle le fut pour moi aujourd’hui.

Samie Louve.