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"Lez-La-Meute" (tranquille)
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24 juin 2006

Vous avez dit... handi... handicapé !

loup14_jpgBonjour les p'tits loups,

Je remercie chaque jour à mon lever, et chaque soir à mon coucher, mon corps et ses entrailles qui sans réelles difficultés se démènent dans notre pagaille pour affronter d'un solstice à l'autre de l'été les pressions et autres dépressions qu'il subit sans pour autant être vraiment endommagé.

Je le remercie pour être là à me dire sa souffrance et le faire sans pitié tandis que j'ai la chance d'être droite sur mes deux pieds. Je ne viens pas vers vous avec cette arrogance de me croire la plus douée mais simplement je pense chaque jour à cette facilité que j'ai de pouvoir m’élancer, de sautiller de joie ou simplement de bouger sans être tenue d’éprouver la grande blessure dont souffrent nos amis les handicapés.
Pour rien au monde je ne voudrais les blesser, ni froisser leur intimité en disant cette vérité… simplement me diriger vers eux en toute sincérité, non pour les plaindre, ni les sous-estimer, mais bien pour leur faire comprendre que nous les bien portants que nous sommes, sommes étroitement liés à eux, sans les dévaloriser le moins du monde par nos sottes réflexions, nos regards parfois trop appuyés, ni d’aucune leçon que nous serions bien incapables de leur donner ; et qu’ils font, que nous le voulions ou non, partie de cette grande Famille qui est la nôtre, qu’elle soit LGTB ou hétéro. 
Il est vrai que la société d’aujourd’hui, bodybuildée à outrance, a tendance à parfois trop valoriser le corps au dépens de l’esprit qui en est le conscient, que la grande majorité d’entre nous se plaît à faire du culte de l’argent, de la mode et de l’esthétique qu’il se doit d’être plus que séant, un paraître désobligeant souvent pour nos amis handicapés qui perçoivent dans cette attitude, un excès qui ne leur correspond aucunement, voire les blesse profondément.
Le plus grand handicap qui nous soit donné est celui qui s’oppose au verbe aimer… et à celui d’être aimé !
Ne gâchons pas la vie de nos amis handicapés en faisant du mauvais esprit et laissons leur la place qu’il mérite dans notre société si diversifiée… Ne tentons pas de «  tolérer » cette différence qu’ils affichent vers nous avec une réelle sincérité, mais sachons les intégrer dans notre société… non en marge, mais bien à nos côtés.
Je ne saurais trop vous inviter à visiter les quelques sites qui leur sont consacrés.

Délicieuse journée à vous les p’tits loups… faite toute d’amour et de fierté… d’aimer !

Samie Louve

loup07_jpg

Amour et Handicap : le malaise chez les homos !
La société actuelle et les gays principalement valorisent le corps parfait.

Un handicapé a t-il encore sa place ?
La société actuelle agit d'une façon hypocrite en parlant du handicap. On valorise le corps parfait l'esthétique du corps. On magnifie la perfection physique : les corps bodybuildés. On vit dans le culte de l'argent, de la mode. Dans cette logique de marketing, le handicap n'a pas sa place. Cela dérange. Cela renvoie à une image négative, à la future déchéance de l'homme. L'homme ne veut pas être confronté à la mort. La faiblesse et la vulnérabilité physique font peur. L'image d'un corps huilé, un torse parfait pour un homme fait vendre.

Les personnes handicapées restent seules, le célibat est une chose fréquente chez les personnes handicapées qu'elles soient hétérosexuelles ou homosexuelles. Pour beaucoup, les échecs, les petites lâchetés, les rendez-vous manqués sont dus au handicap. Le handicap " dérange ". Certaines personnes valides ont honte d'avoir un partenaire handicapé. C'est le regard de la société qui est dur. On valorise d'une façon excessive les corps parfaits. Mais on sait très bien que tout le monde n'est pas mannequin pour des grandes maisons de couture !!!

Alors la personne handicapée perd confiance en ses capacités de plaire. Elle se demande si elle est capable d'aimer et passe souvent par perte de confiance en soi à côté de belles histoires d'amour. On aura beau jeu de considérer que le handicap est dans la tête et d'élaborer des idées sur la pensée positive et le fait de croire en soi : tout un lot de théories pseudo psychologiques culpabilisant la personne handicapée. Mais avant de culpabiliser les personnes handicapées sur l'origine de leur solitude, on ferait mieux de s'interroger sur l'intégration réelle dans la vie de la cité des personnes handicapées. Les personnes ayant un handicap de quelque nature qu'il soit sont tout d'abord des personnes avec un passé, un présent un avenir. Ce sont des personnes qui doivent exister pour elles même. Chaque personne mérite d'être aimée et doit croire possible le fait d'être aimée pour elle-même. On considère trop souvent la personne handicapée comme étant un être asexué. Mais tout le monde a le droit d'être aimé. La sexualité des personnes handicapées est demeurée trop souvent un tabou dans la société. Comme si on pouvait penser que seules les personnes jugées " belles " ou "efficaces économiquement" "branchés" avaient le droit d'être aimées. La culture gay est imprégnée du dogme de la perfection physique et les personnes handicapées homosexuelles souffrent d'une discrimination au sein de la communauté homosexuelle du fait du handicap, ceci en France. Dans certains autres pays, les personnes handicapées homosexuelles comme hétérosexuelles souffrent moins de rejet. Car le culte du corps y est moins évident. C'est une spécificité de la culture française, de la " french touch".

Mais le droit d'aimer et d'être aimé(e), toute personne doit le prendre. Chacun est digne d'aimer et d'être aimé. Pour que ce monde soit plus juste, plus humain, une stratégie s'impose, celle de l'acceptation de la différence, celle de faire sa place dans la société, par sa joie de vivre, une volonté, un courage, une force intérieure, un savoir-être qui apporte un supplément d'âme à la société. Il ne s'agit pas d'être juste " gentil " mais d'agir pour le bien commun. Cela ne veut pas dire qu'il faut se laisser faire, se laisser piétiner et mépriser. Il faut également savoir dire non et défendre ses intérêts.

La personne handicapée, ne doit pas être juste " tolérée ". Elle doit être intégrée en totalité. Elle ne doit pas être mise à part de la société. Elle ne doit pas être dévalorisée ni mise sur un piédestal. Elle doit exister. Les bons sentiments, les idées " politiquement correctes " sont des adversaires redoutables pour les personnes handicapées par tous les clichés qu'ils véhiculent sur le handicap. On exige souvent des reportages où on voit des personnes handicapées en fauteuil roulant. Mais le handicap ne se réduit pas à " l'image d'Epinal " que constitue le fauteuil roulant, la canne blanche ou le chien d'aveugle, le déambulateur. On ne songe au handicap que lors d'opérations médiatiques utiles, " Téléthon ", " Virades " de l'espoir. Elles participent au financement de matériel pour les personnes handicapées et pour la recherche génétique pour trouver des remèdes au handicap. C'est utile. Mais ce faisant, on peut constater un impact négatif sur la société.

On plaint la personne handicapée. On fait " pleurer les chaumières " sur les " pauvres handicapés ". On a de la pitié pour les personnes handicapées. On infantilise ainsi les personnes handicapées en les privant de leur dignité propre. Ceci en croyant les aider. Il y a des regards qui font grandir et d'autres qui tuent. Les moqueries, les réflexions sur la volonté : " quand on veut, on peut ", et les " comme tu es courageux(se)" sont autant de blessures dans le cœur d'une personne handicapée, que l'indifférence. Les réflexions que certains hasardent en boîte : " qu'est-ce que tu fais là ? On n'est pas à la cour des miracles ! " devraient être bannies. C'est une grande souffrance et une blessure pour l'estime de soi pour la personne handicapée. C'est un acte de violence inqualifiable. Ainsi, cela peut dévaloriser une personne et lui faire perdre toute chance de séduire. La personne valide ne doit pas se croire supérieure ou agir avec condescendance, car personne n'est à l'abri des accidents de la vie. Le handicap ne doit pas modifier le regard qu'une personne a sur une autre personne (lorsque survient le handicap). Quand le handicap existe depuis toujours, la personne handicapée vit avec. Elle s'est forgée une image d'elle-même. On doit laisser une chance d'exister à l'autre. On ne doit pas réduire la personne à son handicap. Chacun doit revoir sa façon d'appréhender l'autre dans sa différence, dans sa spécificité, dans sa complémentarité. On considère à tort qu'une personne handicapée est nécessairement une personne qui doit être aidée. La personne handicapée peut aider une personne valide.

On médiatise la souffrance ponctuellement. Or les personnes handicapées existent 7 jours sur 7 et 365 jours sur 365. Le regard de la société changera sur le handicap lorsque nous verrons des animateurs handicapés à la télévision animer des émissions aux grandes heures d'écoute, des chanteurs, musiciens handicapés diffusés plus fréquemment à la radio. On ne considèrera plus le handicap comme étant quelque chose de " contraire à la mode ". Chacun doit pouvoir avoir les loisirs qu'il entend, aller en discothèque sans risque de moquerie ou de ségrégation. Il doit en être de même pour l'amour. Au nom de quoi une personne handicapée serait privée du droit à l'amour, le droit de séduire, le droit de plaire ? Le handicap ne doit en aucun cas être un obstacle à l'amour.

L'hypocrisie " des bons sentiments " limités au " restons amis " dans les relations amoureuses, doit être dénoncée que ce soit pour les homosexuels comme pour les hétérosexuels. L'amour dépasse le handicap. Et bien des personnes très lourdement handicapées vivent heureuses en couple, épanouies auprès de l'être aimé(e). Le Bonheur d'aimer est valable pour tous. On doit pourtant sortir des limites de son handicap pour aller ver l'autre. Et c'est l'échange avec autrui qui fait progresser. On ne vit pas que pour soi. On existe parce que l'autre nous fait exister. Mais il faut faire sa place. Il faut vouloir s'imposer et faire la démarche d'aller vers l'autre. Le Bonheur est au bout du chemin ...
Anne Chapon

http://www.handigay.com

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