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"Lez-La-Meute" (tranquille)
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15 décembre 2005

Procès Vanneste (suite mais pas fin)

wolf019Bonjour les p'tits loups,

Vous allez me dire que je ne vois que par lui ces jours-ci, que voulez-vous, c'est l'homophobie personnifiée qu'il représente et bien qu'il s'en défende habilement, il me tient à coeur de le tenir sur le devant de cette scène où lui-même s'est placé en tenant les propos que vous savez devant la presse ou la télévision. J'ai tiré du journal e-llico quelques traits de son caractère et dont il se vante naturellement.

"Venu de la frange la plus poussiéreuse de la droite, ce professeur de philo dans un lycée catholique du Nord, reconnaît sans hésiter: " Il est bien évident que quand j'exprime des idées, elles viennent de quelque part et que, manifestement j'ai une certaine conception de la société, qui en gros, est proche de la conception chrétienne et catholique en particulier."

En effet, il a une conception catho et chrétienne qui nous fait bien du tort à nous homos qui ne demandons rien sinon que la religion qu'il côtoie, lui le prof de philo, médiatisé, et pourfendeur de l'homosexualité, qu'il prétend inférieure, nous laisse vivre en paix notre sexualité. Qu'avec ses amis dont Madame Boutin, ils nous chassent de leurs esprits et de l'obscurantisme d'une droite quasi extrême et prête au nom de la foi qui est la leur, à faillir aux principes même de la catholicité, ne craignant pas de nous envoyer ad patres s’il le pouvaient vers un enfer dont ils détiennent les clefs.

Après avoir balancé les énormités qui lui ont valu de sortir de cette ombre où il doit quelque peu s’ennuyer, (supériorité de l’hétérosexualité sur l’homosexualité, fantasmatique lobby homosexuel, menace pour l’humanité), notre cher député se voit flashé tous azimuts et l’invité des médias qui n’avaient jamais jusqu’alors entendu parler de lui. « Sur les plateaux de télévision, il fait preuve de la parfaite maîtrise de la rhétorique homophobe, ne retirant pas un mot à des propos qu’il répète toujours sur le ton du bon sens à qui on ne la fait pas ». « J’ai même entendu dire qu’on allait poursuivre les gens qui employaient le terme « déviant ». Ce qui me paraît d’un totalitarisme incroyable. Bon, vous avez le comportement normal, c’est à dire pratiqué par la grande majorité des personnes et vous avez un comportement qui dévie par rapport à la norme.(…) Alors ensuite, il est facile d’expliquer que cette norme, c’est tout simplement la norme de la nature, je crois que c’est assez clair. L’intérêt de la société, c’est qu’il y ait des familles, les plus solides possibles qui élèvent des enfants, qui les élèvent bien, et que manifestement, l’homosexualité s’écarte de ce modèle là. Point. Voyez, il n’y a pas du tout d’agressivité dans ce que je dis. Maintenant, s’ils refusent absolument ce mot là, on peut dire « anormal » par exemple. Bon, pourquoi pas : a-normal, qui s’écarte de la norme. Dans le Nord on me dit que je fais preuve de bon sens. » Et comme il n’est pas question pour lui d’être un « boutiquier de la décadence », comme il dit, sans doute attendra-t-il le jour et le résultat du délibéré suite au procès du 13 Décembre, où là encore il a ouvertement brillé, pour apprendre à son insu qu’après avoir luit l’espace d’un instant, son déclin n’est plus loin.

Belle et douce fin de journée à vous les p’tits loups.

Samie Louve

Propos homophobes: Christian Vanneste devant le tribunal correctionnel de Lille  le

13 Décembre 2005

Dehors, déjà, le clivage est violent malgré le calme des deux troupes. D'un côté de l'avenue du Peuple belge, l'association des amis de Christian Vanneste, créée pour l'occasion, rassemble des proches du député UMP de Tourcoing: la soixantaine bedonnante, ils parlent volontiers de «lobby des homosexuels» et du «courage» de celui qui défend «une certaine idée de la France». En face, du côté du palais de Justice de Lille, les associations LGBT et la gauche locale forment un groupe coloré, venu affirmer qu'«on ne peut pas utiliser la liberté d'expression pour discriminer». Soudain, à l'arrivée de Christian Vanneste, les sifflets fusent, les mots «homophobe», «facho» et «colonisateur» sont lancés. Tout sourire, le député fend la cohue qui le suit jusqu'à la chambre correctionnelle. Une risette pour les journalistes, devant lesquels il affirme assumer ses propos. Selon lui, il n'y a «aucune raison» pour que les homos soient choqués par ses déclarations à l'Assemblée nationale, puis dans la presse lilloise (lire Quotidien du mardi 13 décembre) pour lesquelles il comparait.

Propos homophobes : Christian Vanneste devant le tribunal correctionnel de Lille

Mais devant Karine Weppe, la présidente du tribunal, son visage se ferme. Les parties civiles s'expriment en premier: secrétaire de SOS Homophobie, Jacques Lizé évoque une nette augmentation des appels sur le numéro vert, depuis les propos du député: «Les gens ont senti une trahison républicaine. Après des années d'écoute, mon sentiment est que les homophobes se sentent du côté du bien, ils pensent avoir le droit de faire justice eux-mêmes.» Jérôme Martin, président d'Act Up-Paris, se dit «profondément touché» par le terme «sectaire» employé par le député, «alors que notre combat est universel. De tels mots sont dangereux car ils nous infériorisent et excluent le débat démocratique.»

Appelé à la barre par la présidente, Christian Vanneste défend chacun de ses propos, ramenant à lui Voltaire et Lévi-Strauss: «Le problème touche au fondement même de l'humanité, affirme-t-il. En quittant le monde animal, elle a abandonné l'inceste et l'homosexualité. […] Le comportement homosexuel n'est pas une identité, c'est quelque chose de discret, intime. Une personne ne trouve pas son essence dans sa sexualité. Je ne me sens pas essentiellement hétérosexuel.» Murmures dans la salle. «L'homosexualité n'est pas innée mais acquise, et elle peut être rééduquée. […] Je n'ai aucune prévention contre les personnes homosexuelles, je n'incrimine pas les personnes, je déteste leur comportement.» Côté parties civiles, l'avocat du Sneg demande: «Quelle est cette vision du comportement détaché de la personne?» Réponse de M. Vanneste: «Elle est essentielle. En tant que professeur, j'ai récompensé des comportements moralement valables, comme le jour de la fête des mères où je félicite des mamans qui se sont consacrées aux enfants. Je constate cette inégalité des mérites.» Caroline Mecary, l'avocate de SOS Homophobie, appelle comme témoin une rhétoricienne venue expliquer que la métonymie de Christian Vanneste dépasse l'objet (le comportement homosexuel) pour attaquer le sujet (l'homosexuel lui-même), qualifié ainsi d'inférieur. Également appelé, Jean-Luc Romero, conseiller régional d'Ile-de-France, vient témoigner que la majorité des membres de l'UMP n'approuve pas ces propos, dont il se dit «très blessé». Pour l'avocate d'Act Up-Paris, Alia Aoun, «l'accusé ne porte pas seulement atteinte aux homosexuels, mais aussi à l'ordre social puisqu'il divise les individus. Sa qualité de parlementaire donne l'apparence de respectabilité à la haine et au mépris», plaide-t-elle. Les associations réclament chacune une publication de la sanction dans la presse et 7.500 euros de dommages et intérêts qu'elles affecteraient à la lutte contre l'homophobie.

Les trois avocats de la défense, dénoncent, bien sûr, une atteinte à la liberté d'expression. Aux journalistes, Me Jean-Yves Leborgne parlait même de «soft dictature». Il joue la carte de l'invalidité de la procédure: sur la légitimité du Sneg, représenté par son président Jean-François Chassagne, à se porter partie civile, mais surtout sur la conformité de la loi du 30 décembre 2004 (intégrant l'homophobie parmi les discours condamnables au même titre que le racisme ou le sexisme) avec la Convention européenne des droits de l'homme défendant la liberté d'expression. Le procureur Laurent de Caigny les renvoie au traité d'Amsterdam, qui combat toute discrimination fondée sur l'orientation sexuelle. Replaçant le procès dans son contexte, celui de la première invocation de la loi de 1881 (sur la liberté de la presse) pour raison homophobe grâce à son extension en 2004, le procureur lance: «La loi est réfléchie, universaliste, même si, c'est vrai, elle limite la liberté d'expression. Jamais la cour n'a admis que l'injure rentrait dans le champ du débat politique.» Christian Vanneste, sollicité par la présidente, n'a rien à ajouter. Il est plus de 22 heures, après six heures d'audience, l'audience est levée. Le délibéré sera rendu le 24 janvier.

source : e-llico et Têtu

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