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Bonjour les p'tits loups,

Un rien de brume et de gris au fond de mon coeur... sans doute le reflet de mon âme entachée par un voile persistant de nébulosité et qui me viendrait d’un ailleurs. Un brouillard si confus qu’il me cerne de son absolu : en fait, un cauchemar dont je voudrais me réveiller mais qui pose sur mon regard encore éteint cet aspect plombé d’une nature qui loin d’être morte m’emprisonne de tous côtés.

Je ne puis bouger le plus petit cil lorsqu’un souffle chaud et puissant sorti d’un gosier jaillit alors de cette source que je veux être de l’animosité, deux yeux à leur tour et de sang injectés se profilent à ma vue puis une main de son doigt pointé, dénonce au public cette calamité dont je suis la risée.

Je ne cesse de gigoter, prise dans cette tempête d’effroi, le froid s’installe et de mon cœur fait sa demeure tandis que la sueur déverse sur mon corps son flot de peur face à ces inconnus de noir vêtus. Une triste noirceur qui abonde en ce lieu où la paix n’habite plus mon cœur, je suis dans le cauchemar, seule alors dans la tourmente, recouverte de cette opprobre dont l’instance noirceur voudrait bien me charger, elle dont la noire livrée quelque peu « herminée » me condamne à main levée pour une homosexualité dont je ne me délivrerais jamais. 

Le public singe et sourit, il entre et sort et arpente mon sort, je me sens l’incomprise et la pestiférée, perdue dans ce monde peuplé d’anonymes, de croyants égarés et à la croisée d’un chemin que j’avais pourtant fait mien, face à un seul ennemi… lui ! Lui, mon cauchemar vivant, cette vision d’un autre temps, lui, ce fantôme qui hante mes jours mais plus encore mes nuits car il n’a pas compris qu’un jour ou l’autre il faudra bien nous réveiller !

Ce rêve peuplé d’ombres, nous sommes nombreux à le faire, celles et ceux qui désirent plus que tout accéder au « mariage » entre personne de même sexe. Il serait bon que tous comprennent, la justice comme ces messieurs les politiciens qu’il ne s’agit nullement pour nous LGTB d’un caprice ou d’une divagation à vouloir nous unir dans la légalité mais bien d’obtenir d’eux qu’ils reconnaissent ce qui existe déjà et depuis trop longtemps. Qu’ils nous permettent de régulariser des situations qui appellent à l’être expressément ( droit testamentaire, transfert de bail ou accès aux soins etc) mais aussi à élever nos enfants, dont certains vivent déjà et depuis toujours dans des familles homoparentalement constituées ou dans celles qui ont le désir de se former actuellement !

A demain les p’tits loups, pour parler encore de ce qui nous tient à cœur, à nous qui aimons la vie et la famille, cette famille que l’on dit appartenir à la seule hétérosexualité. Il en est comme vous et moi, mais surtout comme Messieurs Marc Sudret et Yves Le Pech qui ont déjà franchi le pas en allant au-devant de la justice et attendent d’elle ce pourquoi elle porte le nom et les unisse enfin !

Tendre soirée à vous.

Samie Louve

Comments

[samielouve]

ne désespère pas de cette France qui est mienne, qui est nôtre... conditionnée parfois et mise sous plis, empaquetée souvent n'importe comment mais renvoyée pour bientôt je l'espère à un jugement qui sera sans nul doute de meilleure valeur que celle que nous connaissons actuellement !

Bien à vous trois.

Samie Louve

[Martine]

Jusqu'à la fin du XIX ème siècle, en France, le mariage entre personnes sourdes était interdit, dixit la commédienne Emmanuelle Laborit, page 21, magazine Etre Handicap Information N° 79 de septembre - octobre 2005

Belle et douce France !

[Marc & Yves]

Ouaouhhhfffwowowowo ! Et IL dit qu'il n'est que "sombre" !....
Bisou,
Marc & Yves