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"Lez-La-Meute" (tranquille)
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3 décembre 2004

Bonsoir les p'tits loups, Le temps de souffler un

Loups de Sibérie

Bonsoir les p'tits loups,

Le temps de souffler un peu et je sors de ma besace la suite de cette édifiante histoire de l'homosexualité. Nous en étions restés à la période de L'antiquité.... ce me semble, oui, en effet... bien !!! Nous voici donc arrivés vers ce qui fut le Moyen-Age puis la Renaissance, et de "fil en aiguille" jusqu'à nos jours.... 

MOYEN-AGE

Encore une fois à l'encontre de ce qu'on croît généralement de cette époque, le Moyen-Âge n'est certainement pas une période où il n'y a pas d'évolution. Est-ce une évolution positive, ou est-ce plutôt une régression? Chose certaine, les choses ne demeurent pas stagnantes durant ces siècles où l'Église et la royauté veilleront à contrer l'homosexualité, que ce soit par les lois, les menaces ou même l'Inquisition.

Il est tout de même important de spécifier que malgré les menaces et les lois, ce ne sont pas tous les peuples qui se pliaient aux règles chrétiennes. Bien souvent, le populations fraîchement christianisées prenaient un certain temps, voir des décennies ou plus, avant d'illustrer ce que dictait l'Église. Il n'était donc pas si rare de voir se poursuivre les unions entre gens de même sexe. Même Justinien, l'empereur qui réaffirmera la peine capitale pour les homosexuels en 533, aurait eu des relations homosexuelles avec l'un de ses trésoriers, Stratégios.1

C'est très lentement que les nombreuses pressions dissipaient l'homosexualité et en apeuraient certains. Malgré la continuité à y avoir certaines unions homosexuelles, même au sein du clergé, celles-ci ne pouvaient, officiellement, être reconnues par l'Église ou par la loi. De plus, les moyens de dissuasions se multipliaient en misant principalement sur la menace.2

Bien que l'Inquisition régnait sur le continent européen où l'homosexualité n'était plus une pratiqueaussi bien acceptée que jadis, l'Angleterre refusait de recourir à une " chasse aux sorcière " pour combattre l'homosexualité. De plus, un certain nombre de rois auraient eu des penchants pour les hommes, dont Édouard II, qui vivait ouvertement son homosexualité aux côté de sa femme qui le fera assassiner plus tard3, et le légendaire Richard Cœur de Lion qui était bisexuel4 qui aurait eu, selon différentes histoires une relation amoureuse avec le roi de France, Philippe II.

Ainsi, après tous ces siècles et millénaires de libertinage où l'homosexualité pouvait grandir et ce, même si certains l'en empêchaient à certains moments, le Moyen-Âge aura été une période de répression sévère pour ce courant. Le pouvoir associé avec l'Église, ce duo a réussi à élever les barrières et à contrôler la société afin d'empêcher les légèretés sexuelles et les relations non fécondes.

LA RENAISSANCE

La Renaissance est pour la plupart des aspects synonymes d'éveil, d'espoirs. Il ne suffit d'ailleurs qu'à comparer les architectures médiévales avec celles de la Renaissance et la différence ne peut être plus frappante : cette époque amène la clarté aux bâtiments, fait disparaître l'obscurité des voûtes. Bien qu'il n'y ait pas place à généraliser, cette nouvelle ère a ramené le libertinage d'antan. Différents grands rois vivaient ouvertement leur homosexualité, contrairement à l'époque du Moyen-Âge où il était plus rare d'en être conscient.

Au cours de ces siècles, la répression de l'homosexualité différait d'une région à l'autre en Europe, n'ayant pas les mêmes mœurs en France, en Angleterre ou au Danemark. Les pays plus au nord étaient enclins à une plus grande tolérance. Bien qu'il y ait eu des lois adoptées dans chaque royaume, il n'y avait pas de poursuite n'y d'exécution à la tonne. En fait, dans sur tout le territoire, il ne s'est recensé qu'un petit nombre de cas.1

En Espagne, en France et au Portugal, les mesures étaient un peu plus sévères, quoique sélectives. La peine capitale était un principe un peu plus simple à accepter avec l'Inquisition qui régnait toujours et l'Église qui était omniprésente dans l'État. Toutefois, cette chasse à la sodomie a commencé à s'atténuer au milieu du XVIIe siècle.2

L'Angleterre, comme il en était question dans la section du Moyen-Âge, était un peu moins sévère que ses voisins français sur ce point. Même s'ils ont recouru à des lois peu à peu, les cas de sodomie ne diminuaient pas beaucoup. En fait, l'un des premiers cars répertoriés dans les archives britanniques est " L'affaire Castlehaven ", en 1631. Cette histoire judiciaire touche un propriétaire, Lord Audley, accusé de sodomie et de viol. Cet homme avait entretenu des relations sexuelles avec ses serviteurs et parfois forcé se femme à faire l'amour à ces derniers. Trouvé coupable, il a été décapité le 14 mai 1631. Les serviteurs qui avaient témoigné contre lui ont été pendus le 6 juillet suivant.3

Du côté français, la répression se fait beaucoup, presque sans acquittements, et avec une plus grande cruauté qu'ailleurs. Ces poursuites ressortent des cas de viol ou de relations homosexuelles découvertes, souvent chez les paysans, mais parfois aussi dans des niveaux un peu plus élevés. Par exemple, le prêtre philosophe errant, Lucilio Vanini, a été condamné à se faire couper la langue (on la lui a finalement arrachée) avant de le brûler, ce qui en poussa plusieurs, comme Saint-Évremont, à être plus discret dans leurs amours et leurs agissements.4

Un autre exemple, cette fois en Italie, est celui de la sœur Benedetta. Cette femme qui est entrée au couvent à l'âge de neuf ans, en 1599, a peu à peu eu des visions. Obtenant également des " faveurs divines ", elle se dévoua avec ambition à la lutte contre le mal. Élue abbesse du couvent, elle a été relevée de ses fonctions en 1619 peu après avoir organisé son " mariage avec Jésus ". Embarrassée par les images de guérisseuse qu'elle projetait et les visions qu'elle disait avoir, l'Église décida d'enquêter sur ce cas. Non seulement les enquêteurs ont conclu, après deux enquêtes, à une imposture, mais ils ont aussi découvert une relation amoureuse homosexuelle avec une autre religieuse. On l'a alors emprisonnée dans le couvent en 1626 et ce, jusqu'à sa mort, le 7 août 1661, à l'âge de 71 ans. Sœur Bartolomea Crivelli, son amoureuse, est morte l'année précédente, en 1660.5

Puis si nous nous penchions sur le fait que les paysans étaient victimes de l'inquisition, mais que la bourgeoisie et la royauté pouvaient vivre avec un peu plus de légèreté, nous pourrions parler des différents rois ayant été bisexuels ou homosexuels au cours de la Renaissance et des Lumières. Que ce soit en Angleterre avec Jacques Stuart (Jacques 1er) et Guillaume d'Orange (Guillaume III), en France avec Philippe d'Orléans et Louis XIII, ou même avec les fils naturels d'Henri IV et de Louis XIV, la bisexualité et l'homosexualité étaient présentes dans les châteaux.6

 

Finalement, le siècle des Lumières a vu évoluer certains aspects de l'homosexualité. Qu'il soit question d'un relâchement sur certains angles, d'un durcissement sur d'autres ou d'une montée du travestisme, cette période, bien que plus courte, a tout de même marqué l'histoire. Dès le départ, une vague anti-masturbation a déferlé sur l'Europe avec l'idée que le sperme était en quantité limitée. Ainsi, l'économie était de mise.7

De plus, Thomas Jefferson, s'apprêtant à obtenir un pays indépendant avec ses compatriotes, voulait donner un ton libéral à la constitution, ce qu'il a fait en ne réservant que la castration au viol et à la sodomie. Toutefois, l'homosexualité et la bisexualité se retrouvaient tant dans l'armée que dans la société civile. Nous n'avons qu'à penser à la relation amoureuse entre Alexander Hamilton et John Laurens, officiers dans le régiment de Washington, ou à Deborah Sampson, qui s'est faite excommunier pour travestisme. Cette dernière s'était faite passer pour un homme pendant qu'elle se battait au front en pleine guerre d'indépendance et aurait eu des aventures sexuelles avec des femmes. Heureusement, elle a reçu son congé avec les honneurs et a reçu une pension jusqu'à sa mort pour service militaire. Enfin, Moreau de Saint-Méry, juriste et politicien français déclare au bout d'un séjour en Amérique, à la fin du XVIIIe que " ces femmes, sans véritable amour ni passion, s'abandonnent à un âge précoce à leur propre plaisir; et elles ne sont pas du tout étrangères à la recherche de plaisirs contre nature avec des personnes de leur sexe. "8

Puis du côté de l'Orient, l'acceptation était toujours ce qu'elle était auparavant, soit un phénomène qui n'en était pas un puisque l'homosexualité était un concept qui faisait partie de la vie.9

 

LE MONDE CONTEMPORAIN

Le Monde contemporain, les XIXe et XXe siècles, ont été une lente progression des choses, et ce jusqu'à la fin, pour se clôturer sur une révolution incroyable sur le plan international.

Le XIXe siècle n'était pas très réjouissant pour l'homosexualité puisqu'elle était source de dégoût, de rejet et d'une sévère répression. Mais malgré cette lutte et le secret dans lequel les amours devaient se vivre, l'homosexualité survivait toujours dans le monde entier. Des cas étaientrapportés dans l'armée, dans les classes ouvrières, dans la bourgeoisie comme dans le milieu artistique. De ces faits, la société censurait donc ces comportements et le sujet était ainsi devenu tabou, par crainte de contagion ou de représailles. Par contre, l'établissement de bordels demeurait présent dans les villes industrialisées mais étaient fermés dès que les autorités les découvraient. Les plus importants étaient principalement à Paris et à Berlin.1

Du côté législatif, c'est en 1861 que Londres supprima officiellement la peine de mort suite à une culpabilité de sodomie, bien qu'elle était abandonnée depuis 1836; la sentence livrée pour de tels actes serait dorénavant par des peines de travaux forcés.2

Puis à l'entrée du XXe siècle, la Première Guerre mondiale débutant, il allait y avoir une excellente occasion de développer des relations homosexuelles. Ainsi, la période de la Grande guerre est devenue, pour l'homosexualité, propice au développement et à l'ouverture idéologique. Par la suite, les années vingt ont été les années folles de l'homosexualité où les mœurs s'allégeaient quelque peu et la société accueillant à nouveau davantage ce type de relations. Il n'est toute fois pas dit ici que l'homosexualité était devenue chose courante, mais plutôt que la société avait élargi à nouveau ses horizons. En plus, on remarque peu à peu que les internats fourmillent de relations amoureuses homosexuelles puisque les jeunes garçons sont constamment confinés en milieu masculin et sont éduqués de manière à ignorer les jeunes filles. Malheureusement, l'avènement de la crise économique de 1929 et le développement des idéologies plus radicales dans les années trente sont venus grandement freiner l'avancement des homosexuel(le)s. De nouvelles lois ont été adoptées, ou imposées, et de nouveaux mouvements de persécutions ont alors repris, tant en Italie, en Allemagne, en Angleterre, en France ou qu'en Espagne. Et comme nous le savons toutes et tous, le passage du Fascisme et surtout du Nazisme a amené un rejet des homosexuels plus radical que jamais. Partis de la répression, l'homosexualité a donc connu un bref moment de folie avant de retomber plus bas qu'elle se trouvait avant le nouveau siècle.3

Selon certaines estimations, près de 50 000 personnes ont trouvé la mort dans les camps de concentration pour cause d'homosexualité. Par contre, si en Europe, et principalement en Allemagne, l'homosexualité a connu des temps difficiles, ce n'est pas le cas en Amérique où la guerre amenait une ambiance plutôt propice aux aventures homosexuelles. La population homosexuelle a rapidement trouvé le moyen de tirer profit du désaxement des priorités gouvernementales et sociales. Même les militaires découvraient divers moyens pour rencontrer d'autres hommes et avoir des rapports sexuels avec eux en inventoriant différentes cachettes. Et non seulement il y avait dorénavant un bon nombre de militaires homosexuels malgré tous les risques de renvoi, mais il y avait aussi une nouvelle unité, soit celle de la défense antiaérienne du Kent, qui n'était formée que d'homosexuels, unité mise sur pied par un député de la même orientation sexuelle.4

Depuis cette époque, il y a eu les marches, les manifestations, les émeutes, les réformes, les études, les négociations, les sensibilisation et les " reconnaissances ". Les lois ont poursuivi leur évolution et ont été graduellement assouplie à travers la planète. Nous ne parlons plus maintenant de peine capitale ni de castration, mais, dans le pire des cas, d'amputation, sinon, plus souvent, d'emprisonnement dans la plupart des pays.5

De nos jours, au début d'un nouveau millénaire, il y a encore beaucoup à faire. Bien que le mariage entre conjoints de même sexe soit maintenant de plus en plus autorisé dans le monde occidental, bien des aspects de la vie de tous les jours ne sont paséquitables pour la communauté homosexuelle. Pourtant, comme nous venons de le voir, l'homosexualité et la bisexualitésontprésentes depuis le début de la civilisation. Heureusement, San Francisco perd graduellement le monopole des droits des communautés homosexuelles, démontrant une évolution majeure dans le reste du monde.

 

 Il me plaît à me souvenir combien l'histoire nous est chère lorsque l'on se sent concerné(e)s. Pour les lecteurs que vous êtes veuillez trouver quelques références concernant des manuscrits et autres adresses internet afin de passer pourquoi pas un excellent week-end à lire et découvrir la vie homosexuelle autrement que racontée par les médias ou dans des articles de presse qui nous la décrive à coups d'intolérance !!!

Manuscrits

Brown, Judith C. Sœur Benedetta, entre sainte et lesbienne. Paris, Gallimard, 1986

Boswell, John. Les unions du même sexe dans l'Europe antique et médiévale. Paris,
Fayard, 1996

Godard, Didier. Le goût de monsieur. Montblanc, H&O, 2002

Meier, M.-H.-E. Histoire de l'amour grec dans l'Antiquité. Paris, Guy Le Prat, 1952

Spencer, Collin. Histoire de l'homosexualité. Paris, Le Pré aux Clercs, 1998

Tamagne, Florence. Histoire de l'homosexualité en Europe. Paris, Éd. Du Seuil, 2000

 

Internet

Verdon, Jean, " Être homosexuel n'est pas un tabou ", Historia, http://www.historia.presse.fr/data/thematique/65/06502601.html


Images

Les images sont une gracieuseté de:

Clip art center, http://clip-art.easy-interactive.com/
Absolutely Free Icon Library, http://www.free-icons.com/
 
Bonne et merveilleuse soirée les p'tits loups et je ne vous le dirais jamais assez, prenez soin de vous.... toutes et tous
 
Samie Louve
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