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"Lez-La-Meute" (tranquille)
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8 octobre 2004

Bonsoir les p'tits loups, L'homophobie, en y

Bonsoir les p'tits loups,

L'homophobie, en y regardant de plus près et en le disant à haute voix, est un mot qui sonne bien à mon oreille, mais vous le voyez, je ne peux m'empêcher d'être triste à l'idée que mes petits enfants, futurs louveteaux, puissent un jour le prononcer à leur tour en désignant deux êtres de même sexe s'aimant d'amour, et du réel amour. Rassurez-vous, il ne saurait en être question pour ces petits enfants qui sont les miens, ayant dès leur plus jeune âge appris auprès de leurs parents ce qu'est une cellule familiale ! C'est ainsi qu'ils n'ont aucune difficulté à voir en leur tatie, la chérie de leur mamie.... les enfants savent trouver les mots quand il le faut, et point ne fut besoin de trop grands discours ou éclaircissements pour leur faire comprendre qu'un lien d'amour rapprochait la mamie que je suis à la femme qui partage sa vie !  Un regard illuminé et un sourire suffisent bien souvent à expliquer ce que bien des discours tentent de nous faire avaler. Bref tout cela pour dire que le mal se soigne à la racine et que si nous prenions bien souvent le temps d'expliquer à nos enfants chéris que la vie n'est pas un long fleuve tranquille et que dans chaque chaumière, tout homme ou femme, et enfant a le droit de vivre comme il l'entend, en respectant certaines règles des plus essentielles, comme ne pas cracher à la figure du voisin parce qu'il est noir, ou traiter son cousin de pédé parce qu'il est un peu effeminé, il y aurait moins de problèmes dans notre société. C'est à ce moment là que doit se faire l'apprentissage de la vie..... avant...  puis lorsque la guerre des boutons se déclare réveillant nos instincts, lorsque la différence se fait, se lit sur les visages de certains adolescents à la recherche du sens qu'ils donneront à leur vie. Qui peut jurer que demain son enfant ne sera pas homo lesbienne, trans ou bi ? La prévention est un mot à la mode, mais il n'en demeure pas moins qu'il est plus sage de prévenir que guérir.... les enfants sont des êtres sensibles à qui ils ne faut pas la raconter, ils ne demandent qu'à comprendre ces mots inventés par leurs aînés afin de vivre en paix !! 

 

Je vous livre un article paru dans le Réseau Voltaire et que vous vous ferez un grand plaisir de lire concernant l'éducation dès l'école primaire et en famille... afin de lutter contre ce fléau qu'est l'homophobie.

Je vous fais une lippouille sucrée salée....

Samie Louve

Prévenir et lutter contre l'homophobie à l'école : une affaire de santé publique

La communauté scolaire tout entière est concernée par la prévention et l'action contre l'homophobie, qui participent de la lutte contre toutes les discriminations. Elles concernent, plus largement, la cohésion sociale.

Le 16 juin 2001, un collectif d'associations (Act Up, Aides, Ligue des Droits de l'Homme, ProChoix, Sida Info Service, SOS Homophobie) organisait un colloque dont le thème était l'homophobie à l'école.

La présence d'associations de lutte contre le sida au sein du collectif avait un sens : comme le disait ce jour-là Christian Saout, président de Aides, " Pourquoi Aides, association de lutte contre le sida s'intéresse-t-elle à cette question ? Parce que nous avons toujours pensé que l'on ne peut avoir le souci de soi, de sa protection, de la préservation de sa santé, si la reconnaissance sociale des personnes concernées est absente ou si la reconnaissance de l'identité des personnes est gommée [...] Il y a un lien direct entre les conditions dans lesquelles les jeunes gays peuvent être exposés à des risques de contamination par le VIH et cette intolérance, cette homophobie, qui génère le désespoir chez des adolescents doutant de leur orientation sexuelle et qui finisse par penser qu'eux-mêmes ou leur vie ne valent pas d'y prêter attention ".

Lutter contre l'homophobie, et en particulier mener cette lutte en milieu scolaire est bien une affaire de santé publique. En effet, entre les jeunes lesbiennes et les jeunes gays qui vont tenter de mettre fin à leurs jours de façon active et volontaire et celles et ceux qui, de façon plus insidieuse, adoptent des comportements à risque pour tenter de faire taire ce bruit lancinant du mépris et de la haine, nous savons que l'homophobie tue. Il est grand temps de refuser ce sentiment diffus de rejet qui stigmatise toute une population.

Comme le disait à la veille de la marche des Fiertés le manifeste du réseau Moules Frites [1]], " l'école fait la sourde oreille, enfermée derrière ses peurs archaïques. Et son discours hétéro normatif continue à briser des vies, l'oubli de la prévention des comportements homophobes dans l'éducation à la citoyenneté renvoie les jeunes homos à un sentiment d'anormalité, de solitude. Ni mauvais ni sales ni pervers. Qui pense à nous le dire ? Qui pense à nous rassurer sur ce que nous valons vraiment ? Pas la peine de pleurer ensuite sur les taux de contamination par le VIH. Se protéger, c'est déjà penser valoir quelque chose ".

Le rôle des éducateurs que nous sommes, profs, conseillers d'éducation ou d'orientation, personnels médico-sociaux, n'est pas mince dans cette affaire. Nous pouvons, grâce au pouvoir que nous confèrent nos fonctions, jouer un rôle important pour faire taire l'intolérance et le rejet, en ne laissant pas passer des injures qui, à force d'être proférées finissent par entrer dans une banalité dont seul-e-s celles et ceux qui en sont victimes sentent le potentiel de dénégation et d'anéantissement qui les vise. Mais aussi tout simplement en accomplissant notre travail, en remplissant nos missions, car éduquer c'est aussi transmettre un potentiel critique contre les préjugés et les représentations caricaturales. C'est transmettre également des valeurs de respect, c'est ouvrir les esprits à la diversité qui, loin d'être une menace, est une richesse.

Que pouvons-nous faire en matière de lutte contre l'homophobie à l'école et quels sont les outils dont nous disposons pour y parvenir ?

La circulaire n° 2001-241 du 21 novembre 2001 [2] rappelle que " la prévention tout comme la lutte contre les exclusions et les discriminations, souvent liées à l'intolérance qui chaque jour dans la société, et parfois dans nos établissements, prend le visage ignoble des injures sexistes, de l'homophobie, du machisme, des rapports de force, voire des violences sexuelles, constituent les axes forts des actions qui doivent être menées dans les établissements scolaires ". Un des axes développé par cette circulaire concerne l'éducation à la sexualité dont il nous est dit qu' " elle doit aujourd'hui intégrer les questions liées à la mixité, à la lutte contre le sexisme, l'homophobie et permettre de mieux prendre en compte les attentes des jeunes, avec leurs différences et leurs préoccupations spécifiques ". En outre, cette circulaire invite les chefs d'établissement à tout mettre en œuvre pour assurer une information sur les lignes d'écoute mises à disposition des jeunes, et rappelle que " ces actions peuvent être menées avec les partenaires institutionnels ou associatifs, notamment les organismes de prévention habilités dans ce domaine ".

Nous aurions donc tort de croire et d'affirmer que l'institution seule nous empêche de mener des actions de lutte contre l'homophobie en milieu scolaire. La frilosité constatée dans nos établissements scolaires vient aussi et surtout des rapports que les chefs d'établissement et les équipes pédagogiques peuvent entretenir avec les parents d'élèves et d'une crainte implicite d'un amalgame entre prévention de l'homophobie et promotion de la pédophilie. Dans ce milieu sensible qu'est l'Education nationale où, par définition, sont en relation des adultes et des jeunes, les vieux préjugés qui consistent à croire qu'en tout homosexuel sommeille un pédophile ont la vie dure.

On voit donc par là que la lutte contre l'homophobie en milieu scolaire est indissociable de la lutte contre l'homophobie dans la société en général et ne pourra pas se faire, à terme, si les parents ne comprennent pas que c'est aussi dans l'intérêt de leurs enfants. Non seulement parce qu'il peut y avoir parmi eux des lesbiennes ou des homosexuels en souffrance, mais aussi et surtout parce que l'éducation à la tolérance concerne tous les jeunes, quelle que soit leur orientation sexuelle, pour réussir à construire une société plus ouverte.

Très concrètement, des actions pour promouvoir une école où l'homophobie n'aurait plus droit de cité doivent être menées dans plusieurs directions.

Ainsi, la formation initiale et la formation continue des personnels doivent prendre en compte cette dimension, comme d'ailleurs elles doivent prendre en compte l'ensemble des discriminations. Les programmes et les manuels scolaires, eux aussi, ont trop souvent tendance à reproduire les stéréotypes hétérosexistes. L'école ne doit pas avoir pour but de véhiculer les valeurs dominantes, mais au contraire de permettre à chaque adolescent-e en construction d'exercer son esprit critique. Rien n'empêche d'imaginer que dans tous les établissements scolaires, les règlements intérieurs adoptent des dispositions pour prévenir, empêcher, et punir le cas échéant les comportements discriminatoires ou qui incitent à la discrimination. Rien n'empêche d'imaginer non plus que dans tous les centres de documentation et d'information, des ouvrages traitant de la question homosexuelle ou de l'homophobie soient accessibles. Dans certains pays nordiques ou au Québec, le discours sur l'homosexualité est moins frileux et les autorités publiques ont compris depuis longtemps qu'il était dans les devoirs de l'école de mettre tout en œuvre pour favoriser le vivre ensemble, y compris en luttant de façon volontariste contre toutes les discriminations. Certains pays n'hésitent pas à envoyer dans les écoles des intervenants extérieurs, le plus souvent associatifs, qui viennent faire part aux élèves de ce que peut signifier la stigmatisation pour celles et ceux qui la vivent. Croire que les élèves sont trop jeunes pour entendre parler de "ces choses-là" est un réflexe homophobe où transparaît encore cette vieille crainte du prosélytisme et de la pédophilie. L'éducation des jeunes sur ces questions ne réussira jamais totalement sans une pédagogie auprès des adultes, à travers par exemple une loi contre les propos et les actes homophobes dont la portée symbolique n'est plus à démontrer.

Eduquer, c'est faire un pari sur l'avenir

Le rapport éducatif donne à chaque adulte qui l'exerce une très lourde responsabilité. Sans le vouloir parfois, sans l'avoir pressenti souvent, chacun-e d'entre nous, éducateurs, professeurs, pouvons être dépositaires de confidences d'un ou d'une jeune pour qui le secret sera devenu trop lourd à porter. C'est à cet instant que nous pouvons toucher les limites du professionnel et du personnel, du privé et du public, et de notre réponse dépendra peut-être qu'une élève soit réconfortée ou apaisée, ou bien au contraire désespérée ou anéantie. Le rapport éducatif est tel qu'en un instant, sans le vouloir, sans le savoir, nous pouvons faire basculer une vie. Comment imaginer que notre formation ne prenne pas en compte cette dimension ?

Mais nous aurions tort de croire que la lutte contre l'homophobie ne concerne que les homosexuels, qu'ils soient adultes ou jeunes. Bien au contraire. De même qu'il n'est pas besoin d'être d'origine étrangère pour refuser ou combattre le racisme, il n'est pas besoin d'être homosexuel pour penser que l'homophobie est une discrimination intolérable. Et de même que dans la lutte contre le racisme on ne vise pas tant à réconforter les élèves d'origine étrangère qu'à éduquer les autres à l'ouverture vers toutes les différences, dans la lutte contre l'homophobie ce que l'on souhaite surtout c'est faire reculer l'intolérance et le repli sur soi.

Combattre l'homophobie, ce n'est pas seulement lutter contre un sentiment diffus de rejet, de mépris ou de haine à l'égard d'un certain type d'individus (car on peut se dire "apprécier" des homosexuels ou des lesbiennes et rester homophobe), c'est aussi lutter contre des représentations qui consistent à établir une supériorité de l'hétérosexualité sur l'homosexualité, à travers un discours "naturaliste" où la sexualité ne serait vue qu'à travers le prisme de la reproduction hétérosexuée.

L'école, après la famille, est le lieu de vie par excellence pour des millions d'adolescentes. C'est en ce lieu que sont véhiculées, confortées ou débattues des valeurs transmises parallèlement au sein du groupe familial. Lutter contre l'homophobie à l'école, c'est aussi d'une certaine façon transmettre une culture du respect de toutes les formes d'être, culture qui peut avoir des répercussions sur le fonctionnement familial des élèves. À terme, on peut espérer, si ce n'est supposer, que la société dans son ensemble en tire profit.

Philippe Castel est coordinateur du Groupe de lutte contre l'homophobie du Syndicat National des Enseignements du Second degré (SNES).

Pour contacter le SNES et en particulier le groupe SNES de lutte contre l'homophobie, E-mail : droits.libertes@snes.edu ; courrier à Groupe SNES de lutte contre l'homophobie, 1, rue de Courtille - 75341 Paris cedex 07.

Philippe Caste

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