Loup, mon ami ...

Loup, mon ami ...

Parler du Loup … cet espèce animale en voie de disparition en France, si nous laissons faire. Un mammifère de nature hospitalière fascinant, loin d'être comme certains nous le suggèrent ce tueur qu'ils dépeignent dans le seul but de faire peur, nous tenant éloigné de ce qu'ils appellent un prédateur, l'animal à abattre, une créature comme nous du Ciel et de la Terre !
Le Loup, observateur de lumière qu'il distille tout au long de nos frontières, l'irradiant de son regard mordoré sur le paysage qu'il traverse en toute sérénité afin de la partager comme le ferait tout être dénué de méchanceté. Un carnivore certes, comme nous là encore, mais traqué lui, sur les monts ou les plaines où il vient se réfugier, se nourrir et donner la vie dans son repaire où trop souvent la traîtrise vient le châtier, se souciant peu des louveteaux orphelins pleurant leurs mères assassinée. Loup mon ami, surgi des méandres de la nuit, éclaires-nous de tes chants rapportés de la Lune agrandie travestissant les mystères de l'Univers en brumes et brouillards où se confondent nos peurs ou nos indicibles espoirs. Enchantes-nous de ta voix langoureuse les soirs de mélancolie lorsqu'elle appelle les esprits à se rassembler dans la nuit … oublier les déchirants au-revoir que la mort invite de ses prières. Loup, toi le loup, solitaire ou parent d'une meute prospère, lupins cérémonieux et protecteurs où se tissent les liens de familles à la recherche du bonheur, pardonnes aux Hommes leurs stupides aigreurs, leurs mentalités de détrousseurs … des mers et des terres qu'ils exploitent les faisant leurs au mépris d'une faune et d'une flore dépouillée malgré elles, appelées au malheur. Loup, mon ami, seigneur des forêts et des montagnes franchies par la hargne à te poursuivre où que tu sois, tes demeures définies par les fils barbelés tracent les chemins étriqués où les pas de l'Homme laissent derrière eux l'odeur  nauséabonde de cadavres déchirés par des armes immondes.
Loup mon ami, toi que l'on dit prince des ténèbres, où tu te réfugies lorsque ton hurlement se rappelle à nos insomnies, ton nom circule dans bien des abris où l'on appelle à te faire la peau quand l'Homme craint pour son troupeau ! Il ne sait pas lui, l'Homme que tu pleures les larmes de ton corps face aux voleurs de vies, lorsque le lien qui te rattache à lui est coupé de façon brutale car il ne voit en toi qu'un stupide animal. Comme il ne sait pas que tu souris et baille au zénith allongé face à lui sur l'herbe tendrement rafraîchie, sans méfiance et heureux d'exister … jusqu'au soir où tu souris encore de n'être pas mort et montré fièrement par des chasseurs en mal de vanité ! Loup, mon ami mon ami … tes qualités sont nombreuses, elles n'ont jamais démérité bien qu'ils veulent nous faire croire qu'elles sont trompeuses, elles n'ont jamais dévié, tu es le Loup, ami de l'Humanité, élégance émouvante chantée seul ou en choeur pour une dulcinée ou pour nous inventer ce monde meilleur, auquel tous nous tenons.

Samie Louve.