Rangoon ...
Le sang coule et se répand sur le sol de cette ville de Rangoon où les moines bouddhistes sont venus très nombreux soutenir la foule en mal de pauvreté, l’aider à s’exprimer sur la cherté et le coût de la vie, mais aussi se révolter en silence afin d’affronter une dictature qui perdure ! Le sang coule en Birmanie, ce pays de pagodes et de bols à aumônes remplis d’offrandes par la population birmane et destinés aux bonzes, des hommes, des femmes aussi, qui ont fait vœu de pauvreté comme de chasteté ! Armés de leur seule foi, ils parcourent les rues de la ville en quête de nourriture, une quête qui leur permet d’acquérir des valeurs que ne connaîtront sans doute jamais les militaires d’une junte formée et armée pour attenter aux vies de malheureux quêteurs de piété comme de bienveillance. Le sang coule à Rangoon pour des victimes menacées par un pouvoir qui fait autorité dans un pays de sagesse et de clarté, un pays aujourd’hui déterminé à desserrer l’étau d’une dictature qui le conduit à la misère !
Une pensée pour les êtres qui y sont enfermés, « victimes de l’incurie et des appétits prédateurs de ses dirigeants » qu’ils défient pacifiquement.
Bonne journée les p’tits loups de partout !
Samie Louve.
Dans ce pays splendide, dix ans après les élections confisquées par l'armée, les généraux ne tolèrent pas plus la dissidence que la poésie. Même le mot «crépuscule» est suspect.
Grenades lacrymogènes, matraquages, tirs de sommation : la junte militaire tente de briser par la force le mouvement qui depuis une semaine défie pacifiquement son pouvoir. De nombreuses personnes, dont des moines, ont été battues ou arrêtées, et on compterait au moins quatre morts, dont trois parmi les bonzes, qui sont l’âme des manifestations. Selon un diplomate français en poste à Rangoun, Emmanuel Mouriez, des forces de sécurité ont tiré «sur des manifestants» et «on peut être certain que le sang a coulé».
Source : http://www.liberation.fr/