Dorine et André Gorz ...

Bonjour les p'tits loups,

Comment ne pas parler d’amour lorsqu’il se présente à nous. Il est de tous les âges et se conforme à nous, à nos fragiles existences qu’il accompagne de ses doléances. Il voit le jour sous différentes formes, il a un beau visage lorsqu’il s’adresse à nous, lui qui sait combien nous sommes capables d’aimer ! L’amour nous lègue ses bienfaits lorsqu’il se donne, comme ses chagrins lorsqu’il nous abandonne ; en vérité, il s’apparente à nos joies, à nos peines, débordant de sagesse ou d’ivresse : il est notre réalité, la seule à laquelle nous tenons par delà tout. Ce n’est guère se leurrer que de parler d’amour lorsque nous le sentons s’émouvoir en nous, de soupirs en murmures, de miettes de tendresse dérobées çà et là lorsque les regards vous pressent, vous intimant de rêver en ne songeant qu’à lui ou lorsqu’il est temps de se quitter lors que chaque caresse, le plus petit baiser devient éternité ! J’aime à parler d’amour, vous l’aurez remarqué, il est ce fleuve au long cours que je m’efforce de suivre depuis toujours.
Est-ce parce que l’amour est prodige qu’il faille nous en inspirer, sentir ses bouffées toujours plus fortes nous envahir afin de grandir avec lui, jusqu'à l'absolu … grandir jusqu’à vouloir mourir après l’avoir apprivoisé pendant plusieurs années ! Certains couples aimants et amants ne s’y sont pas trompés, eux qui s’unirent pour la vie et jusque dans la mort, ne laissant à celle-ci que le choix de les rendre immortels dans la mémoire des hommes.

André Gorz a choisi de suivre son épouse Dorine dans la mort ! Deux êtres merveilleux ont laissé se dérouler leur histoire d’amour chaque seconde de leurs précieux temps, jusqu’à devenir des amants si intensément imprégnés par elle qu’ils s’invitèrent le jour venu, à poser auprès d'elle pour la suivre dans son nouveau décor … et qui sait, vivre encore leur bel et merveilleux amour !

Belle journée les p’tits loups, en compagnie de vos aimés !

Samie Louve.

Lettre à D. Histoire d'un amour, une ode à Dorine. Extrait : « [...] Tu viens juste d'avoir quatre-vingt-deux ans. Tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t'aime plus que jamais. Récemment je suis retombé amoureux de toi une nouvelle fois et je porte de nouveau en moi un vide débordant que ne comble que ton corps serré contre le mien. [...] Nous aimerions chacun ne pas survivre à la mort de l’autre. Nous nous sommes dit que si, par impossible, nous avions une seconde vie, nous voudrions la passer ensemble. »

Comments

[Emelire]

J'avoue que cette nouvelle m'a énormément touchée. J'ai trouvé ça merveilleux, magnifique.