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"Lez-La-Meute" (tranquille)
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3 mars 2007

Fou-Fou ...

animals_wolves017Bonjour les p'tits loups,

Je n’entendais plus qu’eux, des appels assourdissants projetés vers le ciel, ils me semblaient être des pleurs, des larmes de fond tirées de leurs tripes pour me les offrir tels des cantiques émouvants. Ils me donnaient la chair de poule avant même de pénétrer dans cet endroit où je sentais malgré moi comme une odeur de mort. J’étais affligée et triste de connaître le sort réservé à la plupart d’entre eux et mon cœur battait si fort en passant la porte de cette SPA où je crus défaillir avant même d’en franchir le pas. J’avançais vite une fois la porte franchie, dans cet endroit muselé, barricadé mais ouvert au public averti ce jour-là … par peur ou amoindrie par le chagrin, et pour me rassurer ou fuir cette tension qui m’habitait, je pleurais en dedans de moi en en sachant le pourquoi. Le corps droit et ferme comme pour oublier cette douleur lancinante parvenue à mes oreilles envahissant mon être, alourdissant mes pas, m’imprégnant de sa loi du plus faible, de ses affres qui me transperçaient telles des hallebardes, un supplice que je traversais pas à pas mon regard figé sur celui de ces animaux  qui me suppliaient, s’agrippant à mon désarroi. Ma vie entourée de mes animaux, ma Louve et avant elle, celle de mes zamours pesants toujours sur moi de toute leur tendresse et morts depuis trop de temps. Je ne pouvais détacher mon regard de ceux des chiens qui me hurlaient à la face et en choeur leur affection comme leurs affections, leur infecte abomination noyée dans ce que leur ventre laissait couler de peur et d’abandon. Je n’oublierais jamais le regard des uns comme celui des autres, vides et hagards mais si pleins de bons sentiments que je croyais qu’ils me parlaient. Les petits comme les grands, les uns désespérément suspendus au fil de la vie, les autres dominants, d’autres encore lassés de se vider de leurs sons devenus sourds qu’ils laissaient échapper par la porte grillagée, cadenassée pour trop longtemps. Le nez au ciel et le regard fuyant cherchant peut-être à trouver refuge ailleurs que dans ce cloaque où ils s’enlacaient ou se pourchassaient entre eux dans deux mètres carrés d’un abri bétonné. Ils allaient par deux ou trois tels des immondices sur un sol qui glisse, tous imbibés de pisse comme Fou-Fou et ses sept années de brave servitude auprès de maîtres devenus trop vieux et incapables de vieillir auprès de lui. Lui qui s’est retrouvé là dans cette SPA, un soir de Février, lui pour qui l’on a payé afin qu’il s’endorme chloroformé, piqué ou gazé qui sait : lui l’esclave auprès d’un maître qui l’entrave et lui parle d’amour comme l’on dit bonjour lorsqu’un autre l'entraîne pour qu’il finisse ses jours dans un four. Lui que j’ai sorti de cette prison pour chiens errants ou bien abandonnés par des maîtres ou des servants las ou si peu concernés par ce que la mort apporte de frayeur dans le cœur ou le regard de ceux dont on imagine qu’ils nous sont inférieurs. Fou-Fou et comme lui tant de cabots, de toutous, de mâtins qui confient leurs destins à l’humain sans penser qu’un soir où à l’aube ils se retrouveront dans l’attente d’un espoir ou enfermés pour quelques jours dans un mouroir.

Je dédie ce poème à Fou-Fou, qui est désormais parmi nous, ma Louve, ma catsounette et moi… pour quelques jours, ou quelques mois en espérant qu’il trouvera celle ou celui qui ouvrira ses bras pour l’accueillir.

Belle et tendre journée à vous les p’tits loups.

Samie Louve

KD0804

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Commentaires
M
Et voilà... Il y a un excellent article sur le Cynomag de ce mois-ci, du reste... Tant que , obligés par la connerie humaine, on devrait être obligés de canaliser un peu tout ça et que ça ne se fait pas (Et pourtant, les éleveurs tiennent leur rôle ! Eux, ils ont des obligations drastiques !) et qu'on laissera n'importe quel chien, surtout des bâtards "genre" Pitt produits d'à partir d'on ne sait quoi (si on contrôle nos lignées et que nous sommes soumis à tant de règles drastiques, nous éleveurs, c'est peut-être pas pour rien...) dans les mains de n'importe qui, les SPA seront toujours pleines et l'horreur de l'euthanasie toujours présente...<br /> Il faut aussi penser aux droits DU chien, là aussi...<br /> Les éleveurs sont là pour ça qui paient de leur temps et de leur argent pour donner de la qualité aux futurs proprios. Le jour où les animaleries revendant des chiens importés des pays de l'Est, via la Belgique où ils obtiennent de faux papiers verra sa fin et le jour où les français arrêteront de dire qu'ils n'ont pas le choix dans les 360 races répertoriées en France, alors peut-être un jour seront nous au niveau d'autres pays comme la GB et autres où les SPA disparaissent... <br /> Tout ceci me scandalise, ces pauvres chiens n'y sont pour rien, ils sont victimes avant tout de la connerie des français...
"Lez-La-Meute" (tranquille)
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