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"Lez-La-Meute" (tranquille)
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27 février 2007

L'Homoparentalité ... Une révolution !!!

titouseulBonjour les p'tits loups,

Face au chantage effectué sur des familles homoparentales déstabilisées par une justice incompétente, j’ai voulu vous faire partager cette analyse, tirée du journal le Monde du 10/02/07 et écrite par Anne Chemin qui donne à penser combien il est important pour les Familles Homoparentales d’obtenir des législateurs qu’ils acceptent et légifèrent sur des droits qui pour des raisons personnelles ou de conformisme, sont refusés à des parents homosexuels méritants, dignes et courageux !!!   

Analyse

Les révolutions de l'homoparentalité, par Anne Chemin

Les historiens diront sans doute un jour que l'homoparentalité est née en Europe occidentale et en Amérique du Nord à la fin du XXe siècle. "J'ai comparé les systèmes de parenté existant dans 186 sociétés de tous les continents et je n'ai trouvé nulle part de familles homoparentales, soulignait l'anthropologue Maurice Godelier lors d'un débat scientifique et politique organisé, samedi 3 février, par l'Association des parents gays et lesbiens (APGL). L'homoparentalité est une nouveauté historique liée à deux transformations fondamentales de la culture occidentale : le fait que, depuis le XIXe siècle, l'enfant est chargé de valeurs nouvelles qui ont profondément modifié le désir d'enfant des hommes et des femmes, et le fait que dans le domaine scientifique, l'homosexualité n'est plus considérée comme une pathologie par la médecine et comme une perversion par la psychologie." L'homoparentalité est une idée neuve, mais les sciences sociales s'en sont vite emparées : la France, qui ne comptait pas une seule recherche sur ce thème en 1997, affiche aujourd'hui une bibliographie riche de plus de 300 études de droit, de sociologie, de psychologie ou d'anthropologie. Signe des temps : le terme d'homoparentalité", forgé en 1997 par l'APGL, est entré dans Le Robert en 2001. "Certains politiques s'appuient sur le manque de recul et l'absence de travaux pour refuser ces nouvelles familles, souligne Martine Gross, présidente d'honneur de l'APGL. Avec plus de 1 000 publications dans le monde, cet argument ne tient plus."

Le devenir des enfants élevés dans les familles homoparentales, qui constitue souvent l'une des interrogations centrales du débat, n'est plus vraiment une inconnue. Lors de ce débat organisé à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, Olivier Vécho, maître de conférences en psychologie à l'université Paris-X, a analysé les 44 recherches réalisées dans le monde sur ce sujet. Une moitié a été faite en Europe, l'autre moitié aux Etats-Unis ou au Canada. "Les conclusions de ces travaux sont loin d'être alarmistes, a souligné Olivier Vécho, qui a soutenu en 2005 une thèse sur le développement socio-affectif de ces enfants. Ils ne vont ni mieux ni moins bien que les autres."

La plupart du temps, ces études ont été conduites auprès d'enfants, mais certaines concernent également des adolescents, voire des adultes. Elles montrent que ces enfants ne deviennent pas plus souvent homosexuels que les autres, que leur identité sexuée est aussi solide que celle des autres et que leurs comportements sexués - ont-ils des amis filles ou garçons ? Choisissent-ils des jeux associés au féminin ou au masculin ? - sont semblables à ceux des autres. Olivier Vécho relève  une seule différence : quatre de ces travaux concluent que les enfants élevés dans des familles homoparentales ont une certaine inquiétude face au regard d'autrui.

En Europe comme en Amérique du Nord, l'homoparentalité a été préparée par d'autres révolutions familiales. La première concerne évidemment la dissociation entre la sexualité et la procréation : grâce à la légalisation de la contraception et de l'avortement, les couples peuvent désormais vivre leur sexualité sans craindre la procréation. Mais depuis la naissance du premier bébé-éprouvette, en 1982, les fabuleux progrès de la médecine reproductive ont ouvert la voie à un autre bouleversement : avec la procréation médicalement assistée (PMA), la médecine peut aujourd'hui "fabriquer" des bébés en l'absence de sexualité, voire transformer en parents des hommes ou des femmes qui n'ont aucun lien génétique avec leurs enfants.
C'est le cas, par exemple, des pères dont les enfants sont venus au monde grâce à une insémination artificielle avec donneur ou des mères qui ont bénéficié de dons d'ovocytes pour une fécondation in vitro. Dans ces familles, les cartes traditionnelles de la filiation sont partiellement rebattues : d'un point de vue biologique, ces enfants sont - en partie - dans la situation des enfants adoptés puisqu'ils n'ont pas hérité du patrimoine génétique de leurs deux parents, mais, d'un point de vue juridique, affectif et social, ils sont semblables aux autres enfants puisqu'ils ont été mis au monde par un couple qui les a désirés et attendus. Avec la PMA, filiation biologique, affective, sociale et juridique ne coïncident donc plus.

TRIANGLE TRADITIONNEL BRISÉ

La seconde révolution concerne les modèles familiaux. Depuis les années 1970, le mariage n'est plus le passage obligé de la constitution d'une famille, et les familles recomposées - 1,6 million d'enfants en 1999 - ont donné naissance à de nouvelles constellations parentales : la société française apprend peu à peu à vivre avec des beaux-pères, des belles-mères, des "demi" ou des "quasi" frères et soeurs. Pour les sociologues, c'est l'entrée dans l'ère de la "pluriparentalité". "On observe donc une dissociation entre la sexualité et la procréation, entre l'alliance et la filiation, entre la parenté biologique et la parenté sociale", résume Martha Mailfert, doctorante en sociologie à l'Institut d'études politiques de Paris.
Les couples homosexuels ont poussé l'ensemble de ces logiques jusqu'au bout. En ayant recours à des inséminations artificielles avec donneur réalisées en Belgique et aux Pays-Bas, en tentant l'aventure - illégale en France - des mères porteuses à l'étranger, en instaurant des "coparentalités" entre un couple d'hommes et un couple de femmes, les homosexuels inventent, jour après jour, des formes de parentalité qui posent toutes la question du statut du "coparent" : quelle place accorder à un adulte qui n'a aucun lien génétique avec un enfant, mais qui l'a élevé au côté du parent biologique et juridique ?
Si l'homoparentalité suscite tant d'interrogations, c'est bien sûr parce qu'elle brise le triangle traditionnel père-mère-enfant qui constitue le modèle familial de nos sociétés occidentales. Mais c'est aussi, même si le sujet est plus rarement abordé, parce qu'elle prolonge les débats suscités par la PMA et la "pluriparentalité" en nous invitant à réfléchir à de nouvelles conceptions de la filiation. "Pouvons-nous imaginer un système au sein duquel les parents ne coïncideraient plus avec les géniteurs ?, se demande Martha Mailfert. Peut-on envisager l'existence de plus de deux parents ? Comment reconnaître des liens juridiques et sociaux entre un enfant et des parents qui ne sont pas liés par le sang ? Si l'alliance est élective, la filiation peut-elle le devenir ?" Dans un monde où les règles traditionnelles de la filiation ont été profondément bouleversées, quelle place accorder au biologique, au social, à l'affectif et au juridique ?

Anne Chemin (Article paru dans l'édition du Monde du 10/02/07)

Que la journée vous soit douce les p'tits loups.

Samie Louve

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Commentaires
G
... et la pente est raide, comme disait un ex-premier ministre. ne crions pas victoire trop tot, quel que soit le politique qui aura les commandes dans quelques semaines, nous ne devons pas mollir.<br /> l'urgent est effectivement de pouvoir légiférer pour protéger les enfants. que l'on ait le droit ou non de procréer d'une manière ou une autre n'est plus le problème, puisque les enfants d'homos existent!!! il faut avant tout les protéger! on verra après pour légaliser la procréation assistée.<br /> bien à vous<br /> glenn<br /> <br /> http://homogene.canalblog.com/
M
Merci Samie de nous faire connaître ces études ! Preuve en était s'il le fallait que la société évolue, abolie les barrières religieuses imposées jusqu'alors...<br /> Pour nos chiens, c'est pareil, dur dur pour qu'ils naissent à nos deux noms... Mais victoire quand-même, la FCI s'est finalement prononcée et la SCC est obligée de nous reconnaître comme un couple marié ! Donc les bébés vont naître avec nos deux noms ! 5 ans de combat... !!!!<br /> Je suis content de Mme Royal qui met un beau baiser gay dans son clip... Ya progrès, on y croit !<br /> Bises<br /> Marc & Yves
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