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"Lez-La-Meute" (tranquille)
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25 décembre 2006

La Magie de Noël ...

canis_lupus_11

Bonjour les p'tits loups,

Nous promenant dans la forêt que nous côtoyons ma Louve et moi quelques fois, entourées par une nature figée par le froid, nous marchions en pressant le pas, rendre visite aux hôtes de ses bois. Sur ses chemins peu éclairés le silence nous entourait, faisant peser sur nous la masse informe d’un brouillard surgit de nulle part. Dans ce matin blafard qui m’enlevait tout espoir de voir bouger la vie et se profiler le hasard, je frémissais en cheminant, ma Louve à mes côtés, heureuse elle de déambuler. Les seuls bruits rassurants de cette forêt étant ceux des branches gelées qui craquaient sous mes pas empesés, et le souffle de ma voix qui murmurait pour me tranquilliser, j’allais néanmoins de l’avant, l’esprit libre et réconfortée par de chauds vêtements. De lisières en clairières, aux sous-bois que le givre maintenait sous sa loi, je demeurais attentive au moindre souffle qui s’adressait à moi… Présent partout, jusque sur le chemin que j’empruntais pour rentrer, le frimas m’alourdissait, il  m’éblouissait à présent en déposant sur mes yeux une telle blancheur qu’elle noircissait mon âme d’une certaine peur. Il s’en prit alors à mes doigts puis à mes membres qu’il engourdit, pourtant couverts douillettement… puis à mon corps tout entier à qui il commençait à faire du tort : enfin, il me glaçait tant que je sentis le remords poindre sur moi me reprochant d’être sortie sans craindre vraiment de lui. J’étais à ce point aveugle et tétanisée, et mon corps disloqué, que j’invitais ma Louve à arrêter le pas et venir tout près afin de me réchauffer. Ce qu’elle fit de grande joie. Le silence pesait plus encore sur mon être dans ce décor où le brouillard était plus dense que jamais. Agenouillée près de ma Louve, je la tenais fort serrée contre moi pour sentir sa chaleur redonner la vigueur qui manquait à mon cœur. Quelque peu revigorée, je m’appuyais sur elle pour me relever lorsqu’elle hurla soudain de sa divine voix en regardant vers le ciel ce qu’il avait d’éternel. Elle ne faisait pas cela souvent, et son chant à ce moment était si émouvant que je fus saisie d’effroi en même temps que de froid. Sa voix s’éteignit lorsqu’une autre me dit : « Bonjour Samie… nous sommes heureux de vous rencontrer, ta Louve et toi… »… Mon effroi tomba de mes yeux à ma voix qui ne savait que balbutier… et comme je contenais cette crainte accumulée depuis le début de la randonnée, je cessais de respirer le temps de me retourner et de prendre une bouffée d’air … totalement frais. Dans cette atmosphère de désolation, devenue épaisse et soudain noire, imaginez un peu mon émotion. J’entendais prononcer mon nom dans ce désert de solitude où la vie s’était assoupie. J’étais tremblante n’en doutez pas, ma Louve consternée mais plus confiante que moi. La voix reprit, puis petit à petit le brouillard se dissipa ; alors celle-ci m’invita à m’asseoir dans la ronde de l’Espoir, ce que je fis au plus tôt en entendant ce mot plein d’esprit. Belle hurla une seconde fois puis elle s’assit tout près et d’une lippe me confia son bonheur d’être là. Alors puisque Belle était bien… il n’y avait aucune raison que je ne le sois pas ! Quelle ne fut pas ma surprise lorsqu’assise et le voile de brume levé, je vis autour de nous cette fameuse ronde de l’Espoir… Il y avait là, tous les animaux de notre forêt, deux biches, deux lièvres vagissant et leurs petits, un faisan et sa compagne piaillant tout ce qu’ils savaient, une fouine accompagnée d’un furet, un renard à la queue fournie qui avait l’air un brin rusé, un écureuil, les oreilles droites prêt à écouter, une chauve-souris précieusement attachée à une branche gelée, elle tremblait bien plus que moi, une mésange apprivoisée mais si gonflée que je ne la reconnus pas, le règne animal s’était donné rendez-vous dans ce carrefour de la joie, la taupe et aussi le mulot rongeant un reste d’arbrisseau. Nous tenaient compagnie le sanglier qui ronflait les yeux fermés, une vache et son ami le chevreuil, un loup qui avait fait le déplacement à cet appel touchant… toutes et tous étaient là rassemblés au milieu de ce bois, les grands comme les petits… et il y avait moi … qui n’en revenais pas, car toutes et tous s’exprimaient comme vous et moi. Quelle cacophonie ce matin là, dans la forêt, réjouie de nous entendre nous raconter, suivre à travers le brouillard et le froid la même direction : celle de nos espoirs… Après avoir bien palabré, un temps que je dirais indéterminé, et je n’étais pas en reste croyez le, je suis rentrée, plus réchauffée que jamais, avec au cœur une sorte de doux émoi, le sourire attaché à mes pas et dans la voix une chanson, celle que nous entonnions tous ensemble avant de nous quitter pour de bon.

Un conte qui ne raconte qu’une histoire, celle dont j’ai rêvé avant de venir vous voir.

Belle journée à vous les p’tits loups.

Samie Louve.    
Tu

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Commentaires
M
Je vois les images se dessiner derrière tes mots et je suis persuadée que ce texte ferait le bonheur d'un illustrateur(trice) !<br /> <br /> Une histoire pleine d'espoir tellement bien racontée, qu'arrivée à son terme je me suis dit "déjà ?"...<br /> <br /> On en redemande ! (rire)<br /> <br /> Bien à toi Samie !
"Lez-La-Meute" (tranquille)
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