Drôle de musique ...
La musique de la politique est à la source de bien des émotions pour ces dames et messieurs qui en font. En souhaitant de l’auditoire qui est le sien qu’il comprenne chaque parole de la chanson qu’il entonne vers lui avec sensation, l’interprète vocalise à sa guise et tente d’amener son public à voter pour l’œuvre qui sera la sienne, qu’elle soit lyrique ou des plus académiques. D’éloquences sacrées en pulsions anatomiques qui se dégagent de leurs voix tristes ou enjouées, souvent catégoriques, les artistes que sont nos femmes et hommes politiques battent la mesure en chœur ou en solo. D’une variante à une variété qu’ils auront combiné en tirant tous les registres, ils structurent le rythme qui sera le leur en espérant nous offrir du bonheur. Parfois ils instrumentalisent nos peurs et font vibrer chez nous la corde sensible de l’appréhension, ils chantent en canon d’un groupe à l’autre sans se soucier de placer un bémol devant la violence de leurs pensées ou de leurs paroles. A intervalles réguliers, ils prennent la clef des champs pour nous permettre de respirer, puis ils augmentent la fréquence de leur cadence, qui va de pianissimo en fortissimo et ils tentent de rester dans le tempo que la foule d’auditeur leur aura soufflé. D’accords en désaccords, de symphonies en sonates, ils nous jouent la suite ou le concerto, mineur ou majeur sans moduler vraiment pour s’adapter aux conditions du moment. D’opéras en opérettes, de music-hall en star académie de la tactique, les femmes et hommes de la politique désirent que nous retenions la chanson qu’ils interprètent à leur façon.
Que la journée soit pour vous un doux enchantement les p’tits loups.