Tranches de vie ...
Sur chacune des tranches de vie qui ont découpé ma vie j’y ai trouvé le miel qu’en abondance mes amours ont déposé, sur quelques unes d’entre elles j’ai découvert le sel qui donne de la saveur pour en prendre le goût, sur d’autres encore un peu de fiel, mais juste assez pour me souvenir que celle-ci n’est pas toujours le paradis… et sur certains des reflets que ses facettes me renvoyaient, j’y ai trouvé l’abondance d’amitié ou d’inimitié que l’on se verse à chacune des tournées clinquantes ou désoeuvrées, trinquées lors de festivités qui nous entraînent à arroser les souvenirs de nos tendres ou glorieuses années.
Je me suis posée sur le fil de rasoir de certaines d’entre elles où je ne pouvais pas même m’asseoir sans risquer d’être laminée … alors, d’instinct, je me fiais à celles plus délicates que mon coeur me dictait, histoire de souffler un peu et de m’entendre murmurer que l’amour est là pour vous grandir et non pour vous réduire à l’état de souvenir. Sur d'autres encore, j’ai rêvé, j’ai chanté, j’ai tellement dansé que je suis parvenue à oublier celles qui me faisaient trembler sous leur séisme jusqu’à tomber dans le vide ouvert sous mes pieds. Je ne peux calculer à combien s’élèvent ces parts qui ne sont que strates, naturellement confectionnées pour palier aux désirs auxquels j’aspirais, eux que je voulais si forts et d’éternelles durées … prétentieuse que je suis tandis que je ne connais rien de la nuit ou si peu, elle qui vient m’éclairer pourtant depuis tant d’années. De tranches de vie en parcelles de celle-ci que je découpais volontairement pour mieux les consumer, je soulevais des édifices sous lesquels je m’écroulais souvent parce que je passais outre les conformités liées à mes jeunes années, elles qui me faisaient tant rêver.
De ces couches assidûment superposées qui furent entaillées tout au long de ma modeste vie, je savoure encore aujourd’hui celles qui me procurent un appétit de vie, la confiance que j’aime à partager avec celle ou celui qui me tend une main amie, pour faire de mon crépuscule qu’il ne soit pas altéré.
Je vous souhaite la plus tendre des journées les p’tits loups.
Samie Louve.