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"Lez-La-Meute" (tranquille)
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24 juillet 2006

Pour l'Amour de la Poésie ...

auroreloupBonjour les p'tits loups,

Ma poésie aujourd'hui s'en est allé suivre le chemin des fées, des étoiles qui m'ont attendrie cette nuit.
Je demeure alanguie, pensant à celle qui me sourit... de mon réveil à ma nuit !
Mais je vous laisse à l'abri de l'Amour qui vous aura conquis, dans vos rêves ou éveillés, proche de vous ou éloigné...  mais toujours devant vous ... auprès de la belle poésie que pour vous j'ai choisie ! Quelques poètes qui rendent grâce à la vie !

Belle et tendre journée à vous les p'tits loups.

Samie Louve

Hymne à Vénus (fragment traduit des oeuvres de Sappho)

Immortelle Vénus, fille de Jupiter, toi qui sièges sur un trône brillant et qui sais habilement disposer les ruses de l'amour, je t'en conjure, n'accable point mon âme sous le poids des chagrins et de la douleur. Mais plutôt viens à ma prière comme tu vins autrefois, quittant le palais de ton père et descendant sur ton char doré. Tes charmants passereaux t'amenaient de l'Olympe à travers les airs qu'ils agitaient de leurs ailes rapides. Dès qu'ils furent arrivés, ô déesse ! tu me souris de ta bouche divine ; tu me demandas pourquoi je t'appelais ; quels tourments ressentait mon cœur, en quels nouveaux désirs il s'égarait ; qui je voulais enchaîner dans les liens d'un nouvel amour : "Qui oserait te faire injure, ô Sappho ! S'il te fuit aujourd'hui, bientôt il te recherchera ; s'il refuse aujourd'hui tes dons, bientôt il t'en offrira lui-même s'il ne t'aime pas aujourd'hui, il t'aimera bientôt lors même que tu ne le voudrais plus."
O viens, viens donc aujourd'hui, déesse, me délivrer de mes cruels tourments ! Rends-toi aux désirs de mon cœur ! Ne me refuse pas ton secours tout-puissant !

Sappho

Harmonie du soir

Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !

Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Le violon frémit comme un coeur qu'on afllige;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige,
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.

Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige !
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !

Charles BAUDELAIRE, Les Fleurs du mal (1857)

Vers à danser

Que ce soit dimanche ou lundi
Soir ou matin minuit midi
Dans l'enfer ou le paradis
Les amours aux amours ressemblent
C'était hier que je t'ai dit
Nous dormirons ensemble

C'était hier et c'est demain
Je n'ai plus que toi de chemin
J'ai mis mon coeur entre tes mains
Avec le tien comme il va l'amble
Tout ce qu'il a de temps humain
Nous dormirons ensemble

Mon amour ce qui fut sera
Le ciel est sur nous comme un drap
J'ai refermé sur toi mes bras
Et tant je t'aime que j'en tremble
Aussi longtemps que tu voudras
Nous dormirons ensemble

Louis Aragon (Le fou d'Elsa)

Flore et Pomone
extrait:

Je me souviens d'une extraordinaire prodigalité d'iris, en mai... Mille et mille iris, un massif d'azur avoisinant un massif jaune, un violet velouté confronté à un mauve très pâle, iris noirs couleur de toile d'araignée, iris blancs qui fleurent l'iris, iris bleus comme l'orage nocturne et iris du Japon à larges langues... Il y avait aussi les tigridias et leurs oripeaux de saltimbanques magnifiques... Mille et mille iris, occupés de naître et de mourir ponctuellement, sans cesse, de mêler leur parfum à une fétidité d'engrais mysterieux... 

Colette

Voyelles

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,
Golfes d'ombre ; E, candeur des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silence traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !

Arthur Rimbaud

Ariettes oubliées - III

    Il pleut doucement sur la ville.
    (ARTHUR RIMBAUD)

    Il pleure dans mon coeur
    Comme il pleut sur la ville,
    Quelle est cette langueur
    Qui pénètre mon coeur ?

    Ô bruit doux de la pluie
    Par terre et sur les toits !
    Pour un coeur qui s'ennuie
    Ô le chant de la pluie !

    Il pleure sans raison
    Dans ce coeur qui s'écœure.
    Quoi ! nulle trahison ?
    Ce deuil c'est sans raison.

    C'est bien la pire peine
    De ne savoir pourquoi,
    Sans amour et sans haine,
    Mon coeur a tant de peine ! 

Paul Verlaine 

JE CHANTE LE SOI-MÊME

Je chante le soi-même, une simple personne séparée,
Pourtant je prononce le mot démocratique, le mot En Masse,
C'est de la physiologie du haut en bas, que je chante,
La physionomie seule, le cerveau seul, ce n'est pas digne de la Muse ; je dis que l'Ëtre complet en est bien plus digne.
C'est le féminin à l'égal du mâle que je chante,
C'est la vie, incommensurable en passion, ressort et puissance,
Pleine de joie, mise en œuvre par des lois divines pour la plus libre action,
C'est l'Homme Moderne que je chante.

Extraits de FEUILLES D'HERBE(Leaves of grass)
de Walt Whitman

arton338

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Commentaires
S
Les étoiles déposent sur mes nuits leurs sourires, quelques fois leurs éclats de rire qui font battre mon coeur si vite, qu'il s'emballe pour elles !<br /> <br /> Bien à toi Marie.<br /> <br /> Samie Louve
M
Que de jolie poésie Samie !<br /> Des auteurs que j'aime particulièrement, mais que je prends plaisir à redécouvrir à travers ces textes magnifiques !<br /> J'ai un faible pour ARAGON, ce très beau texte mis en musique et interprété par Ferrat.<br /> Quant au "Voyelles" de Rimbaud, je le "conjuguerais" volontiers au singulier, car il me fait penser au féminin de (.......)<br /> A toi d'imaginer ... (sourire)<br /> <br /> Merci Samie pour cette poésie que tu nous offres, tes propres mots résonnent avec une bien belle harmonie, en présentant ces auteurs !<br /> <br /> Ce sont toujours les étoiles qui t'inspirent avec tant de bonheur ? (sourire)
"Lez-La-Meute" (tranquille)
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