La Honte...

Bonjour les p'tits loups,

Quelques uns d'entre vous connaissent-ils ce que l'on nomme "La honte", ce sentiment pénible que l'on traîne avec soi, tel un boulet depuis sa tendre enfance parfois. La honte versée sur soi, qui se fourvoie de notre coeur à notre âme... à notre corps défendant, elle qui en prend possession au point de nous faire regretter d’être né. La honte, conspiratrice de mauvais foi et tutrice de bien des dégâts qui ne craint pas de nous mettre dans tous nos états. La honte, passagère du temps, de nos brèves années que l’on montre du doigt, celle que l’on a calquée sur toi, sur vous, sur moi, l’empreinte indélébile qui se faufile en nous, nous stigmatise en nous couvrant de ses injures pour mieux nous déstabiliser ou nous déshonorer. La honte, qui de flétrissures en plaies s’enrichit de nos blessures après s’en être appropriées, elle qui martèle nos vies diffamées, marquées à jamais sur une stèle et qui s’éteignent à force d’être oubliées. La honte, cynique et effrontée qui se ballade sur des phrases si bien tournées qu’elles s’accordent à nous larder pour mieux nous dépecer. La honte, tête chercheuse et calomnieuse, mère de l’agressivité qui s’installe et pavoise de journaux en sermons ringardisés et qui ignore qu’elle peut tuer. La honte qui se raille et baille sur les bancs d’une société où elle jouit de la majorité. La honte, célèbre célérité, détentrice et patentée d’une norme si bien installée qu’elle se réserve le droit de juger. La honte que l’on porte sur soi, formée de toute pièce par une bande de tarés qui nous l’auront dédiée afin qu’elle s’installe pour la postérité. La honte, celle que l’on va apprivoiser et qui nous emprisonne enfin pour nous châtier de la folie des hommes.

Belle et douce journée à vous les p'tits loups.

Samie Louve