Bonjour les p'tits loups, Encore une nuit à

Bonjour les p'tits loups,

Encore une nuit à rêver, les p'tits loups, à caresser du bout de mes dix doigts ce parfait, ce désir que je voulais réalité quand je sentis sur mon visage souriant et affable à force de préciosité, de quoi me faire sursauter.

Elle était là à mes côtés, plus belle que jamais, un voile sur son visage, elle m'enchantait de son doux ramage permettant à mes yeux de s'ouvrir sans souffrir de sa rayonnante clarté. A n'en pas douter, elle était celle que j'attendais, elle me souriait sans la moindre animosité, me laissant entrevoir de son regard un abord si généreux que je tentai de soulever ma nuque pour en apercevoir le fond et les contours.

Mon endormissement me tint ainsi la tête hors du temps, durant un moment qui me parut bien long. Je vaccillais de-ci, de là, en baillant tous mes émois tandis qu'elle gardait mon horizon de sa chevelure que j'imaginais à foison. Roux ou bien blonds, je les devinais plus que je ne les voyais ; toujours ils étaient longs, soyeux, rebelles à mes mains qui se voulaient volages. Lorsque j'ouvris un oeil enfin sur son arborescence, ce qui me parut être sa présence, j'aperçus d'elle un sourire éclatant de générosité, sous un voile à présent soulevé. Elle mit de l'ardeur à poser sur mon nez un si tendre baiser que je pris pour le souffle de son charme aussitôt estompé. 

Elle me tint ainsi tendrement éveillée, et tout en psalmaudiant des rimes que la bise soulevait, elle m'assaillit d'une netteté telle, que des larmes sur mes joues coulèrent en ribambelle.
Je n'eus que le temps de fermer mes paupières à cette inondation que je pensais passagère lorsqu'elle posa sur moi, une jonquille et une primevère, toutes deux veloutées mais aussi parfumées à souhait. Je réveillai alors mon corps, encore pris dans la tourmente des remords lorsqu'un oiseau sur mon épaule posée vint m'annoncer l'arrivée de mon humeur printanière.

Tendre et douce journée à vous les p'tits loups.

Samie Louve