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"Lez-La-Meute" (tranquille)
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7 octobre 2004

Bonsoir les p'tits loups, Beau coucher de soleil

Bonsoir les p'tits loups,

 

Beau coucher de soleil n'est-il pas ? Mes yeux ne se lassent pas et même lorsqu'ils se trouvent embués à force de prendre connaissance des dernières nouvelles étalées dans ces journaux où rien ne va comme on le voudrait, il me semble en y songeant, qu'en faisant tous un léger effort, nous parviendrions à obtenir de nos dirigeants une toute petite place au soleil, même si couchant !

Des lois, ils nous en promettent ces messieurs, des projets de loi plutôt qui dorment au fond de leur tiroir attendant qu'un souffle, une grogne vienne les y déloger. Et oui, ce n'est pas facile la vie dans un ministère, j'y ferai bien un tour pour voir de quelle manière sont tenues nos affaires, enfin, celles qui nous concernent directement à nous tous, gays, lesbiennes, bis, transexuels en matière de discrimination, de cassage du pédés ou de la lesbiennes ou du trans, des bis : parce que ça existe aussi, le cassage de bis. La nature humaine est ainsi faite qu'il faille qu'elle détruise une certaine beauté, celle qui dans ses yeux apparaît laideur. Ne parlons pas des homicides plus que volontaires, des exemples il y en a trop hélas. Et l'on ne nous tient pas informé le moins du monde de ce qu'il se passe dans certaines villes de province ou à la campagne quand l'un(e) d'entre nous à le malheur de dévoiler son homosexualité et qu'il se trouve mis à l'écart, de sa famille trop souvent, de ses ami(e)s, de la société en particulier. Nous ne le répéterons jamais assez, nous sommes trop nombreux à nous cacher encore de nos jours comme des pestiféré(e)s parce nous avons le sentiment que même si nous ne faisons rien d'illégal, ou tout au moins qui puisse heurter la majorité d'entre eux, les inconditionnels de l'hétérosexualité, il y a doute sur la personne, confusion, jusqu'à nous mépriser trop souvent. Quelque respect, tolérance envers eux que nous ayons ne mène à rien puisque nous sommes et serons toujours à leurs yeux des personnes indignes.

Vous souvenez-vous seulement la première fois où vous avez annoncé à vos proches ou vos ami(e)s votre homosexualité ? Ils prennent souvent un air condescendant en apprenant la nouvelle, ou bien encore ils sont carrément méprisants au point de nous chasser de leur vie, ou nous la rendre impossible. Trop de jeunes gens ou jeunes filles souffrent de cet état de fait, et malheureusement optent pour des solutions radicales au risque d'en perdre la vie. Nous vivons dans la peur et l'angoisse, la crainte trop souvent d'être banni(e)s, répudié(e)s, renié(e)s... et j'en passe et des meilleurs, mais le pire dans tout cela c'est la passage à tabac, la folie meutrière qui se lit dans les yeux de certains chasseurs de pédé, de "guines" comme ils disent ! Ne parlons pas des soi-disant affranchis mâles bien sûr qui lorsqu'une jeune femme leur apprend qu'elle est lesbienne, se rince déjà l'oeil en savourant leurs ébats... à trois. Que dire lorsqu'ils leur propose une relation en bonnes et dues formes, ne craignant aucunement de s'immiscer entre les deux demoiselles ! Je vous le dis, dans quel monde vivons-nous et c'est nous que l'on traite de vicieux, de dépravé(e)s, de corrompu(e)s tandis qu'ils ne passent que pour des êtres "normaux" ou dits ainsi ! La discrimination est une abjection, nous ne pouvons supporter plus longtemps que l'on nous relègue ainsi, nous forçant presque à vivre communautairement !

Le projet de loi date déjà de 2002... examiné le 5 Octobre de ce mois dotera en principe la France d'un réel outil de lutte contre la discrimination tels le racisme, le handicap, l'orientation sexuelle, la religion également... mais qu'en sera-t-il vraiment de nous, les petits ? Les associations qui luttent activement pour nous ne voient pas ce projet d'un bon oeil et le rejettent carrément... la politique des grands mène la barque !!! Serions nous toujours les même à subir la loi du plus fort ?

Je vous propose l'article paru dans le Monde du 6/10/2004

Bonne lecture les p'tits loups et restez sur vos gardes. Un loup prévenu en vaut deux !

Samie Louve

Le projet de loi contre les discriminations devant les députés

  

Alors que l'Assemblée nationale devait commencer, mardi 5 octobre, l'examen du projet de loi créant une haute autorité de lutte contre les discriminations, le "large consensus" tant voulu par Jean-Louis Borloo, ministre de la cohésion sociale, commence à se fissurer.

Les associations, réunies dans un collectif, ont fait entendre leurs désaccords à la veille du débat.

Le texte était attendu depuis deux ans. En octobre 2002, à Troyes, le président de la République avait appelé le gouvernement à doter la France d'un réel outil de lutte contre les discriminations. Un rapport avait alors été confié au médiateur de la République, Bernard Stasi, qui, quelques mois plus tard, avait préconisé la création d'une instance indépendante compétente pour le traitement de toutes les discriminations. Le projet de loi, présenté en conseil des ministres au lendemain du 14 juillet, s'en est inspiré mais n'a pas été aussi loin. Il permet au gouvernement de se conformer à la directive européenne du 29 juin 2000 relative à la mise en œuvre du principe d'égalité de traitement.

Le projet prévoit la création d'une autorité administrative indépendante, couvrant tous les champs des discriminations, qu'ils soient fondés sur le sexe, l'origine ethnique, l'orientation sexuelle, la religion, l'âge ou le handicap. Trois missions sont assignées à cette instance : le traitement des réclamations individuelles, la "promotion de l'égalité" et la conduite de travaux de recherche.

ONZE MEMBRES

La haute autorité, qui pourra être saisie à tout moment par les victimes, aura un rôle d'accueil et de conseil. Pour résoudre les conflits, elle est appelée à privilégier la médiation mais pourra également saisir le parquet pour des pratiques discriminatoires. Le projet lui donne le pouvoir de mener des investigations propres auprès des administrations et entreprises privées mises en cause, sans pour autant la doter de missions de police judiciaire. Elle sera composée de onze membres nommés par décret, dont huit sur proposition des pouvoirs politiques (président de la République, premier ministre, et présidents des deux Assemblées). Un budget de 10,7 millions d'euros est prévu.

Le projet de loi avait suscité quelques critiques au moment de sa divulgation. Il l'est aujourd'hui encore plus par des associations qui s'estiment victimes d'une mise à l'écart. Plusieurs d'entre elles, dont Act Up et la Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés (Fnath), "condamnent" même le texte et demandent son retrait.

Premier reproche, le texte ménage les pouvoirs publics, les autorités locales et services publics quand ils sont accusés de discrimination. Initialement dans le rapport Stasi, la haute autorité pouvait saisir une juridiction civile ou administrative pour toute infraction constatée dans le secteur privé ou public. La partie accusée devait alors apporter la preuve de non-discrimination. Ce n'est plus le cas dans la version définitive du texte qui exclut cet aménagement de la charge de la preuve pour les juridictions administratives.

Dans la même logique, le pouvoir d'investigation de la haute autorité se limitera aux personnes privées et ne concernera pas les personnes morales. "Une collectivité locale n'aura pas à justifier d'une démarche non discriminatoire dans son recrutement à l'inverse d'un patron privé. Idem pour l'accès au logement", dénonce Malik Salemkour de la Ligue des droits de l'homme. "C'est une erreur fondamentale : le public et le privé doivent être soumis aux mêmes règles", souligne Marc Morel de Sida Info Service.

Autre critique majeure, la composition de l'instance qui "tient à l'écart les associations et les syndicats", comme le dénonce l'Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans. La composition très politique, et exclusivement parisienne - le texte ne parle pas des antennes régionales promises -, fait craindre aux associations que l'instance ne joue pas son rôle d'alerte. La gauche devrait présenter un certain nombre d'amendements reprenant ces critiques. "Ce sera difficile de voter contre le projet, mais c'est un piège", constate Noël Mamère, député Verts de Gironde. Pour Patrick Bloche, député PS de Paris, le texte risque de créer "une autorité de bonne conscience pour pas grand-chose".

Sylvia Zappi

• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 06.10.04
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